C’est une reproduction qui ne passe pas inaperçue… Depuis le 28 avril 2025, une maquette de huit mètres de haut et de plus de six mètres de diamètre vient, en effet, de faire son apparition à la Cité de l’espace à Toulouse. La structure représente les miroirs du télescope spatial James Webb.
Installé dans les jardins de la Cité de l’espace, juste derrière la fusée Ariane 5, un instrument monumental, mesurant huit mètres de haut, vient de sortir de terre. Il s’agit d’une maquette à l’échelle 1 des miroirs du télescope spatial James Webb, qui photographie depuis 2022 notre univers, à 1,5 million de kilomètres de la Terre. L’imposant objet mesure 6,5 mètres de diamètre et représente avec fidélité les miroirs, principal et secondaire, de ce télescope révolutionnaire.
Il est doté d’un miroir principal de 6,5 mètres de diamètre composé de 18 segments hexagonaux. Ces derniers captent la lumière infrarouge émise par les objets célestes, invisible à nos yeux, et la renvoient vers un petit miroir soutenu par trois bras. Ce miroir secondaire réfléchit les images captées vers les instruments d’analyse qui sont regroupés dans le boîtier situé au centre du miroir principal.

Une maquette « made in Toulouse »
Réalisée à partir d’un modèle initial cédé par le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA), cette maquette a été intégralement réalisée en région toulousaine par un réseau d’entreprises locales. Elle devait répondre à deux conditions : résister aux aléas climatiques et être fidèle à l’original. Grâce à un traitement spécifique appliqué sur la maquette, imitant le béryllium plaqué or du miroir du télescope original, la surface dorée capte la lumière sans éblouir ni provoquer de surchauffe.
Deux ans de travail et 340 000 euros de Toulouse Métropole ont été nécessaires pour réaliser cette reproduction. Depuis lundi 28 avril, le public peut l’approcher et même circuler sous les bras du miroir secondaire, de manière à mieux appréhender ses dimensions impressionnantes même s’il ne s’agit pas du télescope dans son intégralité… « Il y a toute une plateforme à la base du miroir principal, que l’on n’a pas représentée ici, car c’est une infrastructure vraiment énorme », explique Christophe Chaffardon, le directeur éducation, sciences et culture à la Cité de l’Espace.

« Capable de voir les premiers instants de l’univers »
Le télescope James Webb est, en effet, le plus grand et le plus complexe observatoire spatial jamais lancé. Sa technologie permet de scruter les recoins les plus lointains de l’Univers, révélant des objets invisibles pour ses prédécesseurs. Il explore ainsi les grandes thématiques de l’astrophysique moderne comme : la formation et l’évolution des galaxies, trous noirs, naissance des étoiles, systèmes planétaires, exoplanètes… « Le télescope peut vraiment voir très très tôt, à plus de 13 milliards d’années, c’est-à-dire qu’il est capable de voir les premiers instants de l’univers, les premières structures, et voir comment cet univers s’est formé », précise Christophe Chaffardon.

Outre cette nouvelle maquette, les visiteurs de la Cité de l’espace peuvent également approfondir leurs connaissances sur le sujet en assistant à la projection de « Deep Sky, l’aventure du télescope James Webb ». Le film IMAX retrace sur écran géant les défis techniques et humains liés à la construction de cet observatoire spatial révolutionnaire, son lancement depuis Kourou, et les images spectaculaires qu’il nous transmet depuis les confins de l’Univers.