Les vide-greniers séduisent toujours autant. À Portet-sur-Garonne, une alternative ouverte à l’année existe même. Pouvoir d’achat en berne et quête de lien social renforcent l’engouement pour une consommation plus raisonnée.
Un vide-grenier ouvert tous les jours, et toute l’année : c’est le concept d’Au Vide Grenier. Fondé en 2016, il compte aujourd’hui plus de 50 enseignes partout en France. En février dernier, il a débarqué dans le Sud de Toulouse. Dans un hangar de 1 000 m² à Portet-sur-Garonne, vous pouvez chiner librement, comme dans un vide-grenier traditionnel, parmi 280 stands de particuliers. Ces derniers louent un stand 10 euros la semaine, puis laissent leurs articles qui sont vendus à leur place par les employés de l’enseigne.

« Notre but est de donner une seconde vie aux objets, pour développer une solution écoresponsable et anti-gaspillage, tout en favorisant l’économie circulaire », explique Jalil Skiredj, le gérant de la boutique toulousaine. Ce dernier n’a pas encore de chiffre concernant la fréquentation, mais se dit ravi du début de son business.
Quoi qu’il en soit, la création d’un vide-grenier géant et permanent prouve bien que cette pratique, née au XVIIIe siècle, a toujours le vent en poupe. Chaque année, avec le retour des beaux jours et des jours fériés, les vide-greniers s’enchaînent dans les communes haut-garonnaises. « À ce jour, nous comptons plus de 400 événements dans le département, indique le site vide-grenier.org. Mais ce chiffre peut encore grimper d’ici l’été. »
Faire des affaires
Plusieurs raisons expliquent un engouement qui ne faiblit pas. D’abord, le pouvoir d’achat. Les vide-greniers, où les objets d’occasion sont moins chers que les neufs, permettent aux acheteurs de faire des économies, et aux vendeurs de gagner un peu d’argent en vidant leurs placards. « Certains viennent parce que c’est là qu’ils peuvent faire de bonnes affaires », confirme Jalil Skiredj.
Alice et Julien, rencontrés sur un vide-grenier en banlieue toulousaine, sont des habitués de la pratique puisqu’ils y tiennent chaque année leur propre stand. « Ça attire encore plus en ce moment vu la situation économique, analysent-ils. On a remarqué qu’il y a plus de gens dans le besoin qui viennent le matin, très tôt, pour avoir plus de choix et de meilleure qualité. »
Consommer de manière plus raisonnée
Outre l’aspect économique, l’aspect environnemental explique aussi l’attrait pour les vide-greniers. « On voit de plus en plus un changement dans les modes de consommation : il y a une vraie dynamique plus raisonnée », indique Sandrine Rossignol, directrice de la Fédération des associations et commerçants. Selon un sondage Ifop, près d’un Français sur quatre achète plus de seconde main que de neuf. Le succès du site internet Vinted, qui permet de vendre et acheter des vêtements et accessoires d’occasion, en est un exemple criant : en France, il compte 23 millions d’utilisateurs.
Mais malgré l’essor du numérique, les vide-greniers continuent d’attirer du monde, car ils offrent une convivialité qui n’existe pas en ligne. « Les gens viennent profiter des petites guinguettes, ils mangent un morceau, se baladent, échangent, c’est un créateur de lien social important », ajoute Sandrine Rossignol. Même constat pour le gérant d’Au Vide Grenier : « C’est presque bête à dire, mais le côté humain se perd parfois, même dans le commerce. Ici, on prône le bon esprit. »
Les vide-greniers du jeudi 1er mai
Plusieurs communes du département organisent un vide-grenier le jour de la fête du travail : L’Union, Flourens, Lespinasse, Saint-Paul-sur-Save, Eaunes, Ondes, Labastide-Beauvoir, Buzet-sur-Tarn, Saint-Sulpice-sur-Lèze, Capens.