Au collège Rosa Parks, à Toulouse, les enseignants ont cessé les cours ce mercredi matin après une violente altercation survenue la veille. Un ancien élève, armé d’un marteau, a menacé deux membres du personnel.
Il n’y a pas eu de cours ce mercredi matin au collège Rosa Parks, à Toulouse Les enseignants ont exercé leur droit de retrait, en réaction à une agression survenue la veille vers 16 h 20.
Ce jour-là, un ancien élève de 14 ans, déjà connu des services de police et exclu de l’établissement, s’est présenté devant le collège en compagnie de son petit frère de 12 ans. Il était à la recherche de trois élèves avec lesquels il aurait un différend lié à une rivalité amoureuse.
Alertées, la proviseure adjointe et une assistante de prévention ont tenté d’intervenir, mais ont été accueillies par des insultes et des menaces, l’un des adolescents brandissant un marteau.
« Les agresseurs ont poursuivi leurs provocations »
Vers 17 heures, la police est intervenue pour rétablir le calme.
En dépit de son intervention, un peu plus tard dans la journée, « les individus impliqués sont revenus sur le terrain de sport, interpellant des élèves à travers le grillage, les questionnant de manière insistante sur l’élève qu’ils recherchaient, précisent les enseignants dans un communiqué. Malgré la présence de trois enseignants, ils ont poursuivi leurs provocations, circulant bruyamment en scooter aux abords du terrain, klaxonnant. »
« Les familles des trois élèves ont été prévenues et reçues par le principal du collège pour être accompagnées. Les services académiques, informés rapidement, ont accordé la protection fonctionnelle aux deux personnels concernés, qui ont déposé plainte. L’Équipe mobile de sécurité académique était présente ce matin au collège, et une cellule d’écoute et de soutien sera mise à disposition des personnels dans les prochains jours », précise le rectorat.
Un malaise croissant des enseignants
Depuis plusieurs années, les enseignants de ce collège dénoncent une montée de l’insécurité, accentuée par des effectifs en hausse sans renforts adaptés.
« Les professeurs d’EPS en particulier doivent faire cours dans des infrastructures complètement ouvertes. Ils doivent gérer leurs élèves tout en surveillant d’éventuelles intrusions », déplore un enseignant souhaitant rester anonyme.
Cet épisode, malheureusement, ne constitue pas un fait isolé. Il s’inscrit dans une dégradation continue du climat autour du collège depuis plusieurs mois, regrette le corps enseignant dans un communiqué. « Les incidents se multiplient, créant un environnement anxiogène pour les élèves comme pour les personnels. En six mois, plusieurs faits similaires ont été signalés, selon le personnel. Nous ne pouvons accepter que de tels actes se produisent à proximité d’un établissement scolaire accueillant près de 600 mineurs. »
Les professeurs du collège appellent d’urgence les autorités compétentes « à prendre des mesures concrètes, durables et à la hauteur des enjeux ». « Nous n’acceptons plus que nos élèves et nos collègues soient exposés à de tels dangers. »