À quelques heures de la fête du Travail, le coup d’envoi est lancé pour la course au muguet. Stafflor, entreprise familiale toulousaine de commerce en gros de fleurs reçoit ses premiers clients. Reportage.
À quelques heures du 1er mai, la société toulousaine de commerce en gros de fleurs Stafflor, reçoit ses premiers clients venus récupérer leur commande de muguets. Près de 7 000 pots et brins de muguets sont arrivés ce week-end de Nantes, où se trouve le principal bassin de production de ces plantes.
Conservées au frigo dans une température entre 5 et 6 °C, ces fleurs symboliques de la fête du travail reposent au frais, attendant qu’on vienne les cueillir. « Cette année on a reçu beaucoup plus de commandes que d’habitude », raconte François, responsable des commandes. Il montre l’étal de ses protégés : « A droite, on a les chariots qui sont déjà prêts à la livraison. Ces muguets-là ont été commandés en avance par des fleuristes, boulangers ou restaurateurs », poursuit-il.
Outre les fleuristes, l’entreprise familiale reçoit également des commandes de ces autres corps de métier, qui utilisent principalement le muguet comme décoration de leur commerce. En revanche, les particuliers désirant s’autoproclamer vendeur de muguet à la sauvette le 1er mai ne sont pas autorisés à se fournir en magasin.
« À gauche, nous avons les chariots de muguet disposés à la vente, au cas où nos clients souhaiteraient en acheter plus que prévus, ou pour ceux qui n’ont pas souhaité commander à l’avance. Bien sûr, ils ne viennent pas au dernier moment s’ils n’ont pas commandé au risque de ne plus rien avoir du tout. » Dans une ambiance détendue, François et son équipe se préparent à la journée du lendemain qui prévoit d’être très chargée.
« On vient chez Stafflor parce qu’on privilégie le commerce de proximité à la vente en ligne »
À 11 h 30, un client se prépare à charger sa cargaison de fleurs, constituée essentiellement de muguet. Contactée par de nombreux grossistes, l’entreprise de sa femme, Douce Fleur dans le Tarn, a cette année encore, privilégié le commerce de proximité au prix de la fleur.

« Nous, on aime venir ici parce qu’on privilégie le rapport humain dans la vente. De nos jours, tout se fait en ligne et c’est dommage. Ici, on a tissé des liens d’affinités avec le même vendeur, qui nous suit et nous conseille depuis nos débuts. Contrairement au commerce en ligne, si on a un problème dans la commande, une urgence ou n’importe quel pépin, on sait qu’on a quelqu’un sur qui compter. C’est ce qui fait la force du commerce de proximité. » assure cet habitant de Saint-Juéry. Fort de cet état d’esprit, Douce Fleur ne fait état d’aucune campagne de communication pour la vente de son muguet, estimant que le bouche à oreille fera amplement le travail.
Réglementation de la vente du muguet à la sauvette le 1er mai
Le 1er mai est un jour exceptionnel qui déroge à certaines règles : ce jour-là uniquement, la vente de muguet dans les rues est autorisée. Cependant il y a quand même des conditions à respecter : le muguet doit être cueilli sauvage, dans les bois, il doit être vendu en petite quantité, en brin uniquement et sans composition ni emballages. En ce qui concerne le lieu de vente, il ne doit pas se trouver à proximité d’un fleuriste, ne doit pas être matérialisé par des tables, tréteaux ou chaises et il ne doit pas gêner ou mettre en danger les piétons et les véhicules. En cas de non-respect de ces réglementations, le vendeur ambulant s’expose à une amende de 300 € pouvant être majorée jusqu’à 600 €.