Au sud de Toulouse, la fête du tir au Papogay bat son plein avec des milliers de visiteurs venus admirer les compagnies d’archers rivaliser pour « être roi »

Mieux vaut être un bon archer lorsqu’on vit à Rieux-Volvestre, au sud-ouest de Toulouse, qui célèbre chaque année les fêtes traditionnelles du « Papogay » qui rassemblent des milliers de visiteurs du 2 au 4 mai. Impossible de pénétrer en ville en voiture, tous les accès sont fermés pour cette fête familiale qui s’étale de la cathédrale de la Nativité-de-Marie au stade de Rieux-Volvestre, le passage emprunté par le défilé de chars tout en couleurs et des jeunes archers qui devaient ensuite s’affronter autour des grands mâts. Le Papogay ?

À l’origine, une légende du XVIe siècle (le jeu serait né en 1589) qui veut que le prétendant au Trône devait d’une flèche faire tomber l’oiseau de bois à terre (sorte de perroquet), fixé sur un mât à 45 mètres de haut.

« Celui qui gagne demande la main de la fille du roi »

« Ainsi, il pouvait demander la main de la fille du Roi et ensuite devenir Roi à son tour. On veut conserver cette histoire médiévale, comme elle était représentée il y a 500 ans, ce qui explique que c’est seulement ouvert aux hommes », explique le vice-président depuis 10 ans et organisateur de la fête du tir du Papogay Jérôme Rousset, béret basque vissé sur la tête. Quelque 230 membres de la Compagnie des Archers et des Arquièrots (toutes catégories masculines confondues) se disputent l’oiseau magique.

Plus de 450 costumes et chars

Pour certains néo-Rivois, c’est devenu plus qu’une fête dans cette petite cité médiévale qui attire les touristes. Nadège, qui a invité ses parents à la fête du Papogay pour la première fois, a déjà inscrit son fils à l’école des archers. Elle habite la commune depuis neuf ans.

« Cette année, c’est la première fois qu’il tire, je crois qu’il veut continuer, dit-elle. Et puis la fête du Papogay, c’est à Rieux-Volvestre et pas ailleurs. J’ai réussi à faire venir mes parents… » Pour les Rivois installés ici de génération en génération, « c’est devenu une fête surtout familiale », confie avec un sourire Ghislaine qui, à son âge avancé, ne monte plus jusqu’au stade pour les joutes finales.

Le grand défilé royal dimanche 4 mai

Tradition oblige, aujourd’hui, la journée commencera à 9 h 30 avec une messe en langue d’Oc avec les « rois, leur cour, les archers et Arquièrots. Les visiteurs enchaîneront ensuite avec des danses folkloriques, suivi d’un grand défilé royal (plus de 450 costumes, chars), le roi 2024 et sa Cour accompagnés de Montanha Negra, les Arquièrots del Papogay, les élèves du Conservatoire Occitan, Desmans Piper, Carpe Diem, Pescaluna et Sambastone. À 16 heures, Tir au Papogay et désignation du roi 2025.