Pour sa première exposition à Toulouse, l’artiste MANÜ dévoile un univers brut, instinctif et vibrant, traversé d’émotions intimes et collectives. Réunies sous le titre « Qui sommes-nous », ses toiles sont à découvrir jusqu’au 31 mai, à la librairie Privat.
Que ce soit le Magicien, le Jazz Man, le Général, l’Amoureux ou Friends… : les personnages imaginaires qui peuplent les toiles très colorées de MANÜ interpellent directement le visiteur par la force et l’énergie qu’ils dégagent. Avec leurs bouches larges et pleines, toujours bien délimitées voire cousues ; leurs yeux dissymétriques, richement ornementés, et leurs corps transparents qui abritent des formes géométriques, ils captent l’attention avec intensité.
Cette artiste peintre toulousaine propose sa toute première exposition, portée par une fraîcheur désarmante : Qui Sommes-Nous ?, présentée dans la cave voûtée de la librairie Privat, à Toulouse. Au milieu des briques, ses toiles se répondent : « il y a de bonnes vibrations, on dirait qu’elles se parlent », se réjouit l’artiste.
Inspirée par le mouvement néo-expressionniste et notamment par l’œuvre de Basquiat, MANÜ s’épanouit dans un style brut. « Mon processus créatif est totalement instinctif et intuitif. Autodidacte, je recherche la transmission des émotions en utilisant un dessin brut, parfois primitif, et des couleurs vives et intenses, reflets de la puissance des sentiments que je souhaite partager », explique-t-elle.
« J’ai toujours eu cela en moi »
Dans chacun de ses tableaux, l’artiste dépose une exaltation profonde et puissante, dans une liberté picturale totale. MANÜ peint « sous musique. J’écoute Philip Glass, au piano, c’est entêtant. Quand je commence, je ne sais jamais où je vais. Souvent, le tableau final n’a rien à voir avec l’œuvre du début. Quand j’en sors, je suis apaisée. Je flotte », glisse-t-elle.
MANÜ s’est lancée dans la peinture il y a à peine un an, « même si j’ai toujours eu cela en moi », confie-t-elle. D’une certaine façon, elle reprend le flambeau de son grand-père, Salvatore, lui aussi peintre, mais dans un tout autre style. « J’aimais sa créativité et son extravagance, il avait un petit côté Dali, c’était un personnage ! De son vivant, nous n’avons jamais échangé sur le sujet, ce qui est quand même dingue, mais on se comprenait », reconnaît-elle. Aujourd’hui, MANÜ se sert de son dernier crayon pour esquisser ses toiles : « Mon grand-père est dans toutes mes toiles, c’est ma façon de transmettre », dit-elle, très émue.
Exposer, c’est aussi s’exposer. Cette toute première rencontre avec le public bouleverse profondément l’artiste. « Je n’avais pas mesuré, c’est extraordinaire », conclut-elle.