Lézanna Placette et Alexia Richard, beachvolleyeuses de l’équipe de France, se sont révélées aux yeux du grand public sur le sable des Jeux Olympiques de Paris 2024. Pour elles, l’objectif est désormais d’aller à Los Angeles en 2028. Problème, après l’euphorie des JO, l’engouement est retombé et elles peinent à trouver un équipementier pour leur association. Elles expliquent à La Dépêche du Midi les difficultés du quotidien de professionnelles d’un sport peu médiatisé.
Lézana Placette et Alexia Richard ont vécu l’émotion de Jeux Olympiques à domicile. Sur les terrains de Paris 2024, elles ont brillé. Mais, dans un sport aussi sous-exposé que le beach-volley, ce n’est pas si facile et ce, pour des raisons majoritairement extra-sportives. Le mardi 20 mai, leur agent Jean-Louis Cazes alerte dans un message LinkedIn sur les difficultés qu’elles rencontrent pour trouver un équipementier afin d’accompagner leur association. Les deux Toulousaines expliquent.
Vous avez déclaré sur les réseaux sociaux avoir des difficultés à trouver des sponsors malgré votre participation aux JO. Vous êtes déçues que l’engouement des Jeux n’ait pas eu de lendemain en quelque sorte ?
On espérait que l’euphorie des Jeux à domicile donnerait un petit peu de visibilité à notre sport qui est assez peu médiatisé, ce qui nous apporterait plus de facilité à être contactées par de potentiels sponsors. Cela n’a pas été le cas malgré la réussite de ces JO à domicile et l’enthousiasme du public. On a aussi perdu deux de nos sponsors, ce qui reste difficile, même s’ils nous ont soutenues avant même notre qualification et qu’il n’y a aucun opportunisme là-dedans. C’était prévu car ce sont des contrats sur un cycle olympique mais ça n’aide pas.
Pourquoi prendre la parole à ce moment près d’un an après la fin des JO ?
On a pris un peu de recul. Un jour, on regardait les réseaux et on est tombées sur de nombreux athlètes qui n’avaient pas énormément de followers, qui n’étaient pas olympiens, parfois qui n’étaient même pas sur les championnats d’Europe et qui étaient sponsorisés, et le sont encore, par de grosses marques. Nous, on n’est pas les meilleures du monde mais on a quand même un beau palmarès français. On s’est dit : « Wouah, c’est dingue ! » On a commencé à se remettre en question, à se demander ce qu’on faisait de mal… Parce que ce n’est pas normal que depuis 6 ans on ne trouve pas un équipementier pour notre association.
Comment expliquez-vous cette situation ?
Les équipementiers ne nous donnent pas vraiment de justifications à leur refus. On se dit que c’est peut-être le manque de visibilité sur les réseaux sociaux ou bien que notre sport n’intéresse pas les marques parce que c’est un sport qui reste peu médiatisé en France. Après, comme on a vu des athlètes sponsorisés sans que cela soit vraiment lié à des résultats… Au final on se dit que ce sont de bons athlètes mais ils sont surtout sponsorisés pour le côté « influenceur ».
Ce côté « influenceur », vous ne cherchez pas à le développer un peu pour attirer des sponsors ?
On essaie de le développer mais on est des sportives de haut niveau, pas des influenceuses. On partage et on fait découvrir notre quotidien, mais notre but ce n’est pas de gagner notre vie grâce aux réseaux sociaux. On est un petit peu tristes que qu’il n’y ait pas plus d’engouement « juste » pour le sport. C’est un sujet qui nous touche parce qu’on se donne corps et âme tous les jours. Le sport, ce n’est pas juste tous les 4 ans. Forcément, on déplore d’avoir à en passer par là mais on va accentuer ce côté « réseaux », même si on reste très concentrées sur notre priorité, l’entraînement et la compétition