Arnaud-Bernard change de cap avec une rénovation ambitieuse mêlant végétalisation, accessibilité et dynamisation commerciale. Entre pergola ombragée, commerces repensés et permis de louer, Toulouse transforme en profondeur ce quartier emblématique.
Démarrés en 2024, les travaux du quartier Arnaud-Bernard entrent dans une nouvelle phase. La rue Gatien Arnoult est actuellement en chantier, suivie prochainement par la rue des Trois Piliers. Ces opérations visent à transformer durablement l’espace public, dans la continuité des projets urbains menés avec l’urbaniste Joan Busquets et l’agence BAU.
Un espace repensé pour les piétons et la fraîcheur urbaine
L’un des objectifs majeurs de cette requalification est de rendre le quartier plus accessible, notamment pour les personnes âgées, avec un abaissement généralisé des trottoirs. La fraîcheur urbaine n’est pas oubliée : une douzaine d’arbres seront plantés, et une pergola végétalisée de 500 m² (30 x 19 m, 5 à 6 m de haut) viendra créer de l’ombre sur la place.
« On veut redonner toute sa place au piéton et recréer un cadre agréable, plus frais, plus vert, plus vivant », explique Florian Lubin, conducteur d’opération pour Toulouse Métropole.

Les travaux de la pergola démarrent début juin. Elle sera posée à la mi-juillet, avec des plantations prévues en novembre-décembre.
Une stratégie de fond pour revitaliser le commerce
Depuis dix ans, la mairie déploie le dispositif « Commerce d’Avenir », piloté par Olivier Arsac, adjoint en charge de la sécurité et du commerce. Objectif : diversifier l’offre commerciale d’un quartier longtemps saturé de commerces peu qualitatifs.
Trois leviers sont mobilisés : le rachat des murs via l’EPFL, le droit de préemption sur les fonds de commerce, et un travail de « longue haleine » pour convaincre des propriétaires absents ou désintéressés de vendre ou louer.

Résultat, une vingtaine de locaux ont été rachetés, une dizaine de nouveaux commerçants installés (fromagerie, bijouterie, disquaire, restauration, etc.), et une dynamique de montée en gamme est amorcée.
Un quartier sous surveillance, mais vivant
Depuis 2014, quinze caméras ont été installées dans le quartier, dont quatre sur la place Arnaud-Bernard. Parallèlement, la lutte contre les trafics se poursuit par des actions de « harcèlement » ciblées, selon Olivier Arsac.
Le quartier bénéficie aussi d’un accompagnement renforcé des services municipaux, avec des procédures pour les loyers impayés et un suivi des nouveaux baux commerciaux.

Habitat : le permis de louer en expérimentation
Arnaud-Bernard est aussi le premier secteur de la ville à expérimenter le permis de louer, qui impose un contrôle de salubrité des logements avant leur mise en location. Un outil qui s’ajoute au bail réel solidaire dans le périmètre PSMV pour favoriser l’accession abordable.
Une transformation concertée
Depuis 2017, plus de vingt heures de concertation ont été menées avec les habitants. « Ces derniers expriment leur attachement au quartier, à son esprit populaire et métissé, tout en appelant à plus de sécurité, de fraîcheur et d’animation », explique la maire de quartier, Laurence Katzenmayer.
Le chantier, d’un montant global de 5 millions d’euros, doit se poursuivre jusqu’en novembre.