Déjà condamné en avril 2024, un homme est revenu observer une commerçante au cœur de Toulouse. Un personnage peu bavard, au comportement inquiétant, qui est finalement reparti en détention.
« Je n’irai plus, je n’irai plus ! » Dans le box du tribunal correctionnel, cet homme répète. Incapable de s’expliquer, il laisse le président, ses juges mais aussi son avocate face à un mur.
« Difficile de comprendre ce comportement », reconnaît Claire Thuault. Son avocate avait demandé une expertise psychiatrique. Cet examen admet une altération mais ne détaille pas les secrets d’un comportement « inquiétant », dénonce Me Géraldine Friess.
Sa cliente, qui tient un petit commerce au cœur de Toulouse ne supporte plus cet homme, assis face à elle sur un banc, son regard bloqué. Pour ce harcèlement moral, en avril 2024, cet homme âgé de 28 ans a été condamné. Cinq mois en prison et une interdiction de venir à Toulouse. « Vous êtes sorti en septembre », note le président. Et revenu sur les lieux en mars.
« À l’hôpital, pas en prison » pour la défense
« Vous n’êtes pas contrariant mais peu bavard », concède, dans un sourire, le président Rives. Dans le box, pas un mot. Encore moins une explication. Et l’expert psychiatre pose la question « d’une dangerosité plus pour autrui que pour lui-même ». Pas de quoi rassurer la victime. Son avocate s’énerve, reprend « le traumatisme réel d’une femme qui ne comprend pas, qui a peur ». Me Friess réclame 2 000 euros de dommages et intérêts.
Et face à un homme qui affirme, quand même, qu’il ne connaît pas la victime, la procureur évoque des vidéos où l’on voit le prévenu, pendant trois jours installé devant le commerce. Elle requiert 10 mois d’emprisonnement avec maintien en détention, et une interdiction du territoire Français pendant 3 ans.
Me Claire Thuault s’étonne : « Comment une incarcération pourra mieux l’aider qu’une hospitalisation avec une obligation de soins ? Nous ne sommes pas loin de l’irresponsabilité pénale. Sa place se trouve dans un hôpital, pas dans une prison ! »
Le tribunal retient l’altération mais condamne le prévenu à un an de prison, avec maintien en détention et une interdiction du territoire Français pendant 10 ans. Il devra aussi indemniser la victime à hauteur de 2 000 euros pour son préjudice moral plus 800 euros de frais de justice.