Les dix équipages du rallye aérien « Toulouse-Tarfaya » ont atterri sur la piste historique de Cap Juby hier, lundi 2 juin. À l’extrême sud du Maroc, les participants ont pu marcher sur les traces d’Antoine de Saint-Exupéry et des autres pionniers de l’Aéropostale.
C’est une arrivée qui a marqué les esprits. En plein désert, au sud du Maroc, les dix équipages du rallye aérien « Toulouse-Tarfaya » se sont posés ce lundi 2 juin à Cap Juby. Partis de l’aérodrome de Toulouse-Lasbordes cinq jours plus tôt, les pilotes ont dû modifier leur plan de vol en cours de route. En raison d’une mauvaise visibilité, l’escale prévue à Rabat a, en effet, été annulée. Ils ont donc été contraints d’aller directement de Tanger à Essaouira, avant de rejoindre Tarfaya.
Cap Juby : un fort et une piste classés
À leur arrivée, 100 ans exactement après la mise en service de ce terrain mythique, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’émotion se mêle au soulagement. « La piste est difficile à repérer, on ne la voit qu’au dernier moment, elle se confond complètement avec le paysage ocre qui l’entoure. Et une fois qu’on touche le sol, ça secoue pas mal ! » raconte Bruno Guichot, un chef d’entreprise tarbais de 50 ans qui participe à l’aventure. Pour Christelle Quilivic, qui était à ses côtés, son plus gros stress était de faire une sortie de piste et de se retrouver enlisés dans le sable… Finalement, ces deux passionnés d’aviation qui cumulent quinze années de pilotage, ont posé les roues de leur Robin DR400 sans encombre, à 15 h, heure locale.
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« On pense à ces gens qui ont consacré leur vie à l’Aéropostale »
À peine sortie de leur avion, les équipages n’avaient qu’une hâte : aller voir le fort où Saint-Exupéry a été chef d’aéroplace de 1927 à 1929. « On pense tout de suite aux pionniers qui vivaient ici, à ces gens qui ont consacré leur vie à l’Aéropostale, à faire progresser l’aviation, à montrer la voie », lâche le pilote de Tarbes. « On attendait ce moment depuis le début, c’est beaucoup d’émotion », surenchérit Christelle. Un lieu chargé d’histoires. C’est là, sur cet ancien aérodrome, que le célèbre écrivain pilote a en effet écrit son premier roman Courrier Sud. C’est là, que le courrier transitait avant d’être acheminé jusqu’à Dakar au Sénégal. C’est aussi là, le long de cette ligne aérienne, que de grands noms de l’aviation comme Mermoz, Daurat, Guillaumet ont fait leurs premières armes.
Après avoir marché quelques heures sur les traces de l’Aéropostale, les dix équipages ont repris les airs ce mardi 3 juin. Alliant à la fois culture et histoire, le rallye « Toulouse-Tarfaya » a tenu toutes ses promesses.