Le plan social de Thales Alenia Space est gelé jusqu’à mi-2026. Sursis pour les 764 emplois menacés et victoire partielle pour les syndicats, qui maintiennent la pression pour obtenir embauches et revalorisations.
À Toulouse, les 764 postes visés par le plan de suppressions d’emplois annoncé par la direction de Thales Alenia Space obtiennent un sursis. Le PDG Hervé Derrey a annoncé, lors d’une visioconférence le 2 juin, le gel du plan jusqu’à « mi-2026 » annonce l’Intersyndicale. « C’est une première victoire qui doit en amener d’autres », déclare Thomas Meynadier, représentant CGT.
Annonce attendue et « victoire » mesurée pour les syndicats
« C’est une annonce qui était attendue, tant ce plan ne s’appuyait sur aucune réalité économique et industrielle », affirme Thomas Meynadier. Il précise que « le PDG a aussi évoqué un plan d’embauche, car sur certains secteurs, des compétences ont disparu et nous ne sommes plus en capacité de répondre aux contrats signés ».

Selon une enquête du cabinet Technologia, 13 % des salariés souffriraient d’épuisement professionnel depuis l’annonce du plan, ce que le syndicaliste qualifie de « prix fort payé par les salariés ».
Si le gel constitue une première étape, Thomas Meynadier affirme vouloir « poursuivre la mobilisation et le lobbying auprès des politiques » pour obtenir l’annulation complète du plan et « le lancement d’un plan d’embauche ». « Le problème, c’est qu’aucun dialogue social n’est possible si on n’entre pas dans un rapport de force élevé », ajoute-t-il.
L’augmentation des salaires, autre revendication forte depuis le début du mouvement, n’a pas été abordée pendant la visioconférence. « Les salariés jugent cette revendication légitime, au vu des carnets de commandes et des bénéfices, mais le PDG a éludé la question », regrette Meynadier.
Une mobilisation nationale sur les salaires est prévue le 5 juin à l’appel de la CGT, suivie, le 10 juin, des assises du spatial. Pour l’heure, la direction de Thales Alenia Space n’a pas répondu à nos sollicitations