Ancienne notaire, Alice Aubry a radicalement changé de voie pour fonder Asterra, une marque de joaillerie circulaire. Entre or recyclé, pierres précieuses de seconde main et production locale, elle redonne du sens à son quotidien et à ses créations.
Alice Aubry a fondé la marque de bijoux Asterra, contraction évocatrice d’« astres » et de « terra », symbolisant l’union du ciel et de la terre. À travers cette griffe de joaillerie circulaire, cette Toulousaine de 33 ans redonne vie à d’anciens bijoux en les transformant en créations contemporaines et engagées.
Asterra propose actuellement six modèles : des bagues et boucles d’oreilles fabriquées à partir d’or recyclé et de pierres de seconde main, méticuleusement sélectionnées, purifiées et réactivées. Le principe est simple : utiliser l’existant pour créer du neuf, dans une démarche à la fois esthétique et responsable.La majorité des pièces proviennent d’anciens bijoux chinés aux enchères ou exhumés de coffres oubliés. « On estime que 92 % de l’or extrait sur Terre dort dans des placards », déplore Alice Aubry, bien décidée à puiser dans ces trésors cachés.
Une nouvelle vie, plus alignée
Une fois ces bijoux anciens récupérés, Alice Aubry procède au dessertissage des pierres, puis vérifie la qualité de l’or au moyen d’une pierre de touche et d’acide : seul l’or 18 carats, le plus pur et le plus précieux, est conservé.

Forte de sa formation en gemmologie, Alice identifie elle-même les pierres précieuses. « Pour l’instant, je me concentre sur le saphir, le rubis, l’émeraude et le diamant. Je commence aussi à travailler avec des améthystes et aigues-marines pour de futures éditions limitées », précise-t-elle. Alice s’est entourée d’une petite équipe aux talents complémentaires. Les bijoux sont fabriqués à Sète par l’artisane Marie Caumeil, tandis que la designeuse Lou Pavageau conçoit les modèles. Clin d’œil du destin, Marie et Alice ont toutes deux débuté comme juristes avant de se retrouver sur ce projet artisanal.

Pour Alice, ce bouleversement de carrière est survenu peu avant la naissance de son fils. En 2021, un burn-out a mis fin à son métier de notaire salariée. Aujourd’hui, même si elle conserve une activité de consultante « pour payer les factures », sa passion est ailleurs. « J’ai toujours été fascinée par les bijoux et leur symbolique dans les moments clés de la vie. Je les vois comme des objets de transmission et comme un lien naturel avec mon ancien métier où j’accompagnais les gens dans les étapes importantes de leur existence : succession, divorce… », confie-t-elle.
Une campagne Ulule pour faire rayonner Asterra
Pour soutenir le lancement d’Asterra, Alice Aubry a lancé aujourd’hui une campagne de financement participatif sur Ulule. Elle vise à valider l’intérêt du public, créer une communauté autour de son projet et récolter 5 000 euros pour financer la première collection d’automne. La campagne, ouverte ce mercredi 4 juin et jusqu’au 4 juillet, propose des pièces à tarif préférentiel.
Alice se dit heureuse dans sa nouvelle vie : « Je suis bien dans mes bottes. Je trouve plus de sens dans ce que je fais actuellement, et mes compétences de juriste m’aident au quotidien dans l’administration de ma nouvelle entreprise. Je suis confiante dans l’avenir d’Asterra », conclut-elle.