Des fans de toutes les générations ont vibré mardi soir au Zénith pour Michel Polnareff. L’Amiral les a embarqués dans une croisière musicale de six décennies, porté par un groupe efficace et un dispositif scénique moderne. Reportage.
Que voulez-vous, les vrais fans arrivent tôt ! Hélène, 83 printemps, et sa fille Sylvie, la cinquantaine, venues de Carbonne, papotaient dès 18 heures, sur le parking du Zénith qui accueillait mardi soir Michel Polnareff. « Heureusement que mon père n’est pas jaloux !, sourit Sylvie. Maman a le magnet sur lequel il montre ses fesses à la maison ! » La coupable ne dément pas et confie son plaisir d’être là : « Ma fille a grandi avec ses chansons que j’ai beaucoup écoutées, même si à l’époque il a fait scandale. »
De leur côté, Louis, Marie-Françoise, Annie et Patrick terminaient tranquillement leurs sandwiches, après avoir quitté Torreilles en début d’après-midi. « Michel, c’est toute notre jeunesse, confie Louis. Et quand on aura entendu tous ses tubes, on la retrouvera ! » Patrick, lui, se souvient « d’avoir vu le chanteur au Lydia à Barcarès en 1971 et d’avoir suivi toute sa carrière avec un nombre impressionnant de tubes. »
Et quelles chansons ! Elles défilent dès 20h40 depuis « Le Bal des Laze » jusqu’à « Marylou » sur un rythme maîtrisé, comme cette tournée qui revisite ce répertoire adoré par un large public depuis la fin des années 1960. Revisiter un tel Panthéon de la chanson française ne peut que s’avérer un moment d’exception pour les spectateurs convaincus. C’est d’ailleurs par un « Est-ce qu’il y a des moussaillons dans la salle ? » que l’artiste a ouvert la soirée avant d’enchaîner tubes après tubes.
Perruque et lunettes
Dans le hall du Zénith, les jeunes filles essaient perruques blondes et lunettes qui font la marque du look de Polnareff depuis longtemps. « Si vous achetez la perruque, les lunettes sont offertes, confie l’une d’entre elles. Et le mug s’est très bien vendu. » Dans la salle, parmi les têtes grises, quelques-unes des fameuses coiffes égaient l’atmosphère un brin figée. Un public sage, à qui on a demandé de rester assis pendant un temps. Aussi, « les choristes » de la salle, au nombre de moins de 3 000, qui devraient logiquement accompagner certaines chansons ultra-connues, sont un peu atones.
On écoute presque religieusement, mais la passion manque. Pour autant, la voix demeure, vit une autre vie que sur les titres enregistrés, et les musiciens, anglais pour la plupart, assurent une dynamique qui porte le show. Les dernières compositions, « Tu n’m’entends pas », « Villa Cassiopée » et « Sexcetera », font leur apparition. Mais la palme revient à cette version somptueuse de « Je t’aime », magnifiée par la présence d’un ensemble de cordes inspiré et inspirant.
Au final, un catalogue de tubes décliné tout au long de la soirée et le plaisir palpable d’un public qui était conquis par avance…