La femme-scorpion Lilith vit ses dernières heures à la Halle de la Machine, à Toulouse, avant son départ pour le Hellfest, où elle promet une apparition monumentale et envoûtante.
Lilith, la femme-scorpion qui a envoûté le public toulousain avec ses yeux de glace lors du dernier opéra urbain de la compagnie La Machine, s’apprête à quitter définitivement la Ville rose. Il faut donc se dépêcher pour aller la voir, et profiter de ce week-end prolongé de Pentecôte, puisqu’elle est visible à la Halle de la Machine de Montaudran jusqu’au lundi 9 juin inclus. » On fait rester sur la lancée de ce que l’on fait depuis le début. A savoir des réveils de Lilith en musique au signal de l’embrasement des signes prodigieux. Il y aura aussi des mouvements de pattes, de dard… « , annonce Margaux. La machiniste-manipulatrice sur Lilith sera présente tout le wee-end, à La Halle. « Lilith a été une belle aventure, on ne s’attendait pas à la manipuler. Elle est complètement différente des autres Machines. Elle est plus mobile, moins fière qu’Astérion. Les intentions ne sont pas les mêmes, on s’identifie davantage à ses expressions », admet-elle.

Dès le lendemain, Lilith prendra la route pour un voyage en convoi exceptionnel de deux jours, direction Clisson. C’est pour le mythique festival Hellfest — dédié aux musiques métal, hard rock, punk et hardcore — qui se déroulera cette année du 19 au 22 juin, que Lilith a été conçue. Elle y fera une apparition spectaculaire. « Les premiers jours, elle se réveillera plusieurs fois à l’entrée du festival. Puis, le week-end, elle déambulera dans le Hellcity, au milieu de la foule des festivaliers », précise Pauline David, véritable émissaire de la toile.
Juché sur le dos de Lilith, on retrouvera Pierre Bellivier, l’un de ceux qui la manipulaient durant l’opéra urbain à Toulouse. « J’interviens au poste des effets spéciaux », explique-t-il. Par ailleurs constructeur et concepteur au sein de la compagnie La Machine, Pierre a activement participé à l’élaboration de la femme-scorpion. « Notre défi était de réaliser une figure humaine avec un port de tête, des mouvements d’épaules et de bras naturels, des attitudes du visage… très naturels et pleins de sensibilité. On se devait d’être très précis pour éviter d’avoir l’air d’animer une marionnette de bois. Ensuite, on a dû intégrer de nombreuses fonctions et mouvements dans son anatomie très fine. À l’intérieur des coques, tout est techniquement très dense », rappelle-t-il.
Les rendez-vous du week-end
Lilith est présente dans la Halle de la Machine à Montaudran jusqu’à ce lundi 9 juin. Durant ce week-end prolongé, le public pourra assister à ses réveils trois fois qutidien : 1 en fin de matinée et deux l’après-midi. Chacun dure 15 minutes, il est accompagné des musiques du spectacles. C’est l’embrassement des signes prodigieux qui provoque le réveil de Lilith.
Prochaines escales : Calais puis retour définitif à Clisson
Après le Hellfest, Lilith rejoindra les ateliers nantais de la compagnie La Machine avant un nouveau départ vers Calais. « Elle sera sans doute l’un des acteurs principaux d’un spectacle que nous montons là-bas, où se trouve déjà le Dragon des Mers. Il sera rejoint par son cousin le Varan de Voyage, une nouvelle machine. La gardienne des ténèbres devrait rentrer dans le jeu », reprend Pauline David.
À plus long terme, Lilith élira définitivement domicile à Clisson. « En dehors du Hellfest, elle restera sur le parvis du festival pour embarquer du monde sur son dos, pour une balade au milieu des décors fixes et à proximité de la discothèque Le Louxor, chère à l’artiste Philippe Katerine, transformée en brasserie », ajoute Pauline.
Lilith quitte Toulouse, mais elle cèdera rapidement la place à une autre créature emblématique : Long-Ma, qui effectue un retour exceptionnel à la Halle de la Machine de Montaudran à partir du 11 juillet.