Face au danger des virus émergents, une équipe toulousaine vient de décrocher un financement de plus de 1 million d’euros. Elle va s’intéresser à l’infection des femmes enceintes et aux maladies transmises par des piqûres d’insectes comme le virus Zika.
Pendant la période de la grossesse, une femme peut contracter des infections qui peuvent donner lieu à des complications, voire être transmises à l’enfant. À Toulouse, Cécile Malnou étudie depuis plusieurs années le rôle du placenta dans la transmission des infections au fœtus. Au sein de l’Institut toulousain des maladies infectieuses et inflammatoires (Infinity, CNRS/Inserm/ Université de Toulouse), elle a notamment décrit les mécanismes de l’infection par le cytomégalovirus humain (hCMV) pendant la grossesse. Elle vient de remporter un appel à projets financé par l’Etat à plus de 1,1 million d’euros (1).

Son projet, appelé VERTICAL, est dédié à la lutte contre les virus émergents chez les femmes enceintes, les flavivirus transmis par les insectes. Certains de ces flavivirus, comme Zika, peuvent se transmettre de la mère à l’enfant pendant la grossesse et causer de graves malformations comme la microcéphalie. Et, avec le réchauffement climatique et l’urbanisation, les maladies transmises par piqûre d’insecte sont en augmentation. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2024, elles représentent 17 % de l’ensemble des maladies infectieuses.
« Le placenta, organe clé de la grossesse »
Le projet VERTICAL, qui doit démarrer en septembre 2025, vise à comprendre comment les flavivirus se transmettent de la mère à l’enfant. « Le placenta est l’organe clé de la grossesse. Il peut être infecté par ces virus et jouer un rôle dans leur passage de la mère au fœtus. Nous nous intéressons particulièrement aux vésicules extracellulaires produites par le placenta. Est-ce qu’elles favorisent ou limitent la propagation des virus ? Si le placenta a un rôle protecteur, comment les virus arrivent-ils à contourner le mécanisme ? Ce sont des étapes fondamentales et nous avons besoin de comprendre tous ces mécanismes pour faire émerger des pistes d’intervention et de diagnostic », explique Cécile Malnou, professeure à l’Université de Toulouse, chercheur au laboratoire Infinity.
« Nous sommes heureux d’avoir décroché cet appel car le financement de la recherche est compliqué et la population des femmes enceintes est encore peu ciblée alors qu’elle est très vulnérable », conclut Cécile Malnou.
VERTICAL s’articule autour de 5 partenaires, dont les équipes du CBI (Centre de biologie intégrative) et d’Infinity et l’entreprise Neovirtech à Toulouse. Le financement est obtenu pour une durée de trois ans.