Deux noms pour un oui. En balance pour devenir le nouvel homme fort du Toulouse FC, depuis la vacance de présidence mercredi 28 mai, les dirigeants Olivier Cloarec et Julien Fournier connaissent le monde des transferts dans les moindres subtilités. L’un et l’autre comptent à leur tableau de « chasse » plusieurs mouvements remarquables. Revue de détail.
Le premier est breton, le deuxième azuréen. À notre connaissance, Olivier Cloarec et Julien Fournier, 51 ans chacun, sont les deux profils qui, depuis une semaine, se détachent pour assurer la succession de l’omnipotent Damien Comolli à la tête du club de la Ville rose. Un dirigeant biterrois, aux manettes depuis juillet 2020 et le rachat par le fonds d’investissement américain RedBird Capital Partners, qui a démissionné « avec effet immédiat » mercredi de la semaine dernière. Laissant derrière lui le navire TFC sans capitaine.

Rappelons que, sollicités par nos soins, Olivier Cloarec comme Julien Fournier n’ont pas souhaité s’exprimer, ne démentant pas non plus la prise de contact.
« Sur le marché », Cloarec, ancien président exécutif de Rennes, et Fournier, ex-directeur du football à Nice, sont rompus aux joutes des marchés estivaux et hivernaux. « Je les connais parfaitement, avance un agent français au portefeuille conséquent. J’ai toujours bien travaillé avec les deux. Ce sont des valeurs sûres, il n’y a pas de surprise. Ils sont dans le foot depuis une vingtaine d’années. Ce sont des hommes de l’ombre, de gros bosseurs qui mettent l’institution au-dessus, calmes, fins connaisseurs. Surtout, ce sont des négociateurs redoutables – dans le sens habiles ; lesquels s’emparent des dossiers à bras-le-corps. Je crois même qu’on peut dire qu’ils kiffent le mercato… »
Nous y voilà. Avec pas mal de faits d’armes à leur actif. En résumé, Olivier Cloarec est un vendeur hors pair ; Julien Fournier, un habitué de jolis coups.
Dans le détail, cela donne ?
Le natif du Finistère s’est fait connaître par un transfert record à son premier poste de DG au DFCO entre 2018 et janvier 2021. Vendant à… Rennes (que l’administratif rejoindra ensuite) pour 15,5M€ le goal de Dijon Alfred Gomis. Chez les Rouge et Noir, la liste des substantielles plus-values – Cloarec a la réputation de faire acheter toujours au-dessus de la valeur marchande du joueur – va vite devenir référence : Doku à Manchester City (65M), Aguerd à West Ham (35), Camavinga au Real Madrid (31), Ugochukwu à Chelsea (27) ou encore Majer à Wolfsburg (25). Waouh. Sans oublier son dernier « chef-d’œuvre » avant de quitter l’Ille-et-Vilaine, l’été passé : Désiré Doué au Paris-SG contre 50M€.
Pour sa part, Fournier le Niçois a entre autres signé les deux stars Mario Balotelli et Hatem Ben Arfa. Et ce, gratuitement !
Appartenant aux Reds de Liverpool mais sortant d’un prêt à l’AC Milan, « Super Mario » débarque le 31 août 2016 (dernier jour des soldes d’été) sur la Côte contre, ainsi, zéro euro d’indemnité (Liverpool a fini par le libérer) – belle prouesse. Et, au passage, énorme opération marketing. « Comment faire ? Il faut un peu de stratégie, expliquera à l’époque le directeur général des Aiglons dans L’Équipe. Le mercato est une période de négociations, de bluff. Parfois, il faut faire traîner les choses… jusqu’au bout (Balotelli signe à 2h30 du gong). »
Le puissant attaquant italien fera les beaux jours de l’Allianz Riviera deux saisons et demie, relançant complètement sa carrière au point même d’être rappelé en sélection.
Quant à « HBA », libre après son passage à Newcastle, Julien Fournier a raconté l’anecdote sur RMC : « Hatem redoutait l’entraîneur Claude Puel ; j’ai alors organisé une réunion secrète entre les deux hommes. Je les mets en relation et je m’efface.. » Le funambule gaucher arrivera au GYM en juillet 2015 et y évoluera une seule saison. Mais stratosphérique : 17 buts et 6 passes en L1. Encore un recrutement risqué, encore une réussite à l’arrivée. Coup d’essai, coup de maître.