Cet hiver, sa Peugeot 208 a été entièrement démontée sur un parking de Bellefontaine par des spécialistes du genre. Plongée, depuis, dans un sinistre imbroglio avec le garagiste et son assurance, Emilie n’a toujours pas récupéré son véhicule dont les réparations ont coûté plus de 12 000 euros. La jeune femme est au désespoir.
» Ils m’ont tout piqué. L’électronique, les pièces moteur, les sièges et même les ceintures de sécurité… » En ce sinistre matin d’hiver, Emilie n’en croit pas ses yeux. Sa Peugeot 208 garée sur le parking de l’église de Bellefontaine n’est plus qu’une épave, entièrement désossée par des « spécialistes » de la mécanique, en pleine nuit. Commence alors pour la jeune femme un long chemin de croix dont elle n’est toujours pas sortie.
» J’ai appelé tout de suite mon assurance qui a pris en charge le dépannage et amené mon véhicule au garage AD Azur Automobiles, avenue du général Einsenhower, raconte-t-elle. Mais ensuite, les mois sont passés sans que les réparations soient effectuées, à cause de pièces difficiles à obtenir », m’a-t-on dit. À ce moment-là, il est entendu que la compagnie L’Olivier assurance prend en charge les réparations à l’exception de la carrosserie pour laquelle un devis de 814 euros a été estimé… aux frais d’Emilie. Puis, c’est le silence.
Une facture doublée
» Pendant des semaines je n’ai plus eu de nouvelles du garagiste et mes appels restaient sans réponse », confie la jeune femme de 25 ans ». Qui finit par perdre patience quand son père est hospitalisé au service des grands brûlés de Montpellier et qu’elle n’a pas de moyen de locomotion pour aller à son chevet. » Comme par magie, j’ai enfin obtenu un rendez-vous le lundi 26 mai pour récupérer ma voiture, mais trois jours avant, le garagiste m’explique par téléphone que la facture de la carrosserie à ma charge est passée à 1 500 euros et que je dois avancer l’argent des autres réparations pour mon assurance ».

Une fois sur place Emilie se heurte à l’intransigeance du garagiste. » Il m’a dit que si je ne faisais pas le chèque, je ne récupérerai pas la voiture, mais qu’il acceptait de faire un geste pour la carrosserie en ramenant la facture à 1 100 euros. En prime, il m’a même menacée de démonter ce qu’il avait fait ». Désemparée, la jeune femme fait un courrier recommandé, alerte la répression des fraudes, considérant que les pratiques du garagiste vont à l’encontre du Code de la consommation.
Une cession de créance qui fait problème
» Me demander d’avancer des frais pris en charge par mon assurance est illégal », assure-t-elle. D’autant que l’assurance, mail de confirmation à l’appui, a proposé une cession de créance, pour payer directement le garagiste. C’est là que le bât blesse. Bernard Boyer le gérant d’AD Azur Automobiles refuse ce système. » Je me suis fait avoir deux fois comme ça et je n’ai pas été payé, nous a-t-il expliqué. Ce que je demande à cette cliente, c’est de me faire un chèque de caution et quand elle sera remboursée par son assurance, je l’encaisserai ». Sauf qu’Emilie ne veut pas signer un chèque de 12 199, 42 euros sans garantie, vu qu’elle est loin d’avoir une telle somme sur son compte en banque. Échaudée aussi par le doublement de la facture carrosserie à sa charge pour lequel Bernard Boyer reconnaît finalement avoir fait une erreur… Quoi qu’il en soit, le garagiste assume de ne restituer le véhicule de la jeune femme qu’une fois l’argent versé. Bref, l’imbroglio est total. Peut-être l’assurance pourrait-elle jouer la médiation. Un peu de sagesse et de bonne volonté pour libérer enfin Emilie de ce long cauchemar.