Après la démission surprise de Damien Comolli de son poste de président le 28 mai, le TFC a vécu des jours mouvementés. Face à une situation qui a soulevé énormément de questions, RedBird est sorti de l’ombre, au cours d’une semaine où le club a continué à avancer.
« Business as usual ». C’est une phrase que l’on a pu entendre cette semaine du côté du Stadium, manière de montrer que malgré le départ de Damien Comolli, le bateau violet ne déviait pas de son cap. La démisison de Damien Comolli, mercredi 28 mai, au lendemain d’une soirée avec les partenaires du club où personne n’avait rien vu venir, a toutefois créé quelques remous, faisant émerger de nombreuses questions quant aux conséquences de ce départ.
Après la prise de parole d’Olivier Sadran dans nos colonnes, qui faisait état de sa « préoccupation », ce sont les groupes de supporters du TFC qui ont publié un communiqué interpellant RedBird intitulé « Who runs the club ? » (Qui gère le club ?). Silencieux depuis la démission de celui qui était président depuis 5 ans, le propriétaire américain du TFC a finalement envoyé un signal fort, mercredi 4 juin, en officialisant la nomination d’un président par intérim, le Britannique Neil Chugani, directeur général en charge du sport, des médias et du divertissement pour le fonds d’investissement américain, basé à Londres. Cette nouvelle est intervenue le même jour que la publication de la décision de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), qui n’a pris aucune mesure à l’encontre du TFC, dont les comptes sont sains. Business as usual.
Au lendemain de cette double bonne nouvelle, la prise de parole publique de RedBird, tant attendue par les suiveurs et amoureux du club, est enfin intervenue. Jeudi 5 mai, dans les pages de La Dépêche, Neil Chugani a détaillé son rôle, sa vision, et réaffirmé l’engagement du fonds auprès du club dans lequel il a investi en juin 2020. Selon le Britannique, c’est notamment grâce à un apport en cash de RedBird que le TFC est passé sans encombre devant la DNCG. Au cours de cet entretien, le champion du monde d’aviron a également réaffirmé, à plusieurs reprises, sa confiance dans le comité directeur du club. En cinq ans de présidence, Damien Comolli avait, selon plusieurs témoignages de collaborateurs passés ou actuels, laissé de la place à ceux-ci, qui avaient connaissance des dossiers. La gouvernance a donc pu être assurée sans trop d’accrocs, même si le départ de l’homme qui incarnait le projet toulousain – publiquement, mais également sur de nombreux dossiers, de la gestion du Stadium au mercato – a laissé un grand vide.
C’est pour cette raison que RedBird cherche « le plus vite possible » à trouver un successeur au Biterrois qui devra, comme lui, avoir une appétence pour la data afin de poursuivre la politique sportive menée depuis cinq ans. À savoir construire une équipe compétitive à moindre coût, via un mix entre joueurs étrangers recrutés à peu de coûts et jeunes issus du centre de formation du TFC, représentant de potentielles belles ventes après un ou deux ans en Ligue 1. Parmi les profils disponibles, RedBird étudie de près ceux de Julien Fournier, ex-directeur du football de l’OGC Nice, et d’Olivier Cloarec, ex-président exécutif du Stade Rennais, et tous les deux réputés pour leur gestion du mercato.
Après une semaine à montrer des signes d’apaisement – au cours de laquelle la campagne d’abonnements pour la saison prochaine s’est poursuivie à un bon rythme – celle qui s’ouvre ce lundi devrait vite accoucher de l’officialisation de la signature du premier contrat professionnel de plusieurs jeunes joueurs du centre de formation, dont le très convoité Ylias Azizi, qui vient de disputer l’Euro U17 avec l’équipe de France, finaliste malheureuse face au Portugal.
Pour Neil Chugani, qui va à nouveau venir passer plusieurs jours à Toulouse après être rentré à Londres en fin de semaine dernière, l’un des dossiers à suivre cette semaine sera aussi celui des travaux du futur centre de performance du TFC. Le Britannique ira visiter le chantier, et devra « comprendre ce qu’il faut faire, combien cela va coûter et comment le financer ». À l’arrêt depuis près d’un an, ce projet est crucial pour l’avenir du club, et avait contribué à accroître les tensions entre Damien Comolli et RedBird avant le départ du Biterrois.
Après la nomination de Neil Chugani afin d’assurer une forme de stabilité, les jours à venir devraient en tout cas être bien plus calmes du côté du Stadium, où il faudra sans doute attendre encore un peu pour apercevoir la fumée blanche signe d’un nouveau président. « Ce sera probablement dans plus d’une semaine » avait annoncé Chugani jeudi.