Ce mercredi 11 juin, une cinquantaine de chauffeurs VTC ont bloqué les accès à l’aéroport de Blagnac pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et la chute de leurs revenus, appelant à des mesures urgentes pour préserver leur métier menacé.
Ce mercredi, ils étaient là avant le soleil. Une cinquantaine de chauffeurs VTC, gilets fluorescents sur le dos, déterminés, debout contre ce qu’ils nomment « la fin d’un métier ». À partir de 6 heures, ils ont dressé trois barrages filtrants aux abords de l’aéroport de Blagnac, ralentissant la circulation. À l’appel d’une intersyndicale regroupant plusieurs organisations du secteur, les chauffeurs ont tenté de peser, une nouvelle fois, sur un modèle économique qui, selon eux, les broie à petit feu.
« Depuis des années, les chauffeurs VTC alertent sur la dégradation de leurs conditions de travail : les revenus s’effondrent, les commissions augmentent, les droits reculent », rappellent les organisateurs dans leur communiqué.
Sur place, les témoignages se font l’écho d’un même découragement. Samir, chauffeur depuis un an et demi, parle d’un « métier impossible ». « En quelques mois, mon chiffre d’affaires a baissé de 60 %. On est trop mal payé. Je me donne encore jusqu’à la fin de l’année. Si la situation n’évolue pas, j’arrête. »
« Ce n’est plus tenable… »
Plus loin, Alain, quatre ans et demi de métier, hausse les épaules : »On fait des courses qui ne valent pas la peine. On passe des heures seuls dans la voiture à espérer une course qui paie. Ce n’est plus tenable. »
Tous dénoncent la prolifération de nouveaux chauffeurs dans un marché déjà saturé, conséquence d’un accès à la profession jugé trop laxiste. Ils réclament donc un gel immédiat des examens VTC et la mise en place d’un moratoire sur l’accès au métier, afin d’éviter une concurrence interne destructrice.
Au cœur des revendications, une exigence revient : l’établissement de seuils tarifaires minimums. « Le prix du kilomètre est ridicule », tranche Christian, chauffeur depuis 2017, aujourd’hui sorti du système mais venu soutenir ses anciens collègues. « À l’époque, on pouvait faire 5 000 à 6 000 euros de chiffre d’affaires sans forcer. Aujourd’hui, c’est devenu du travail à perte. »
Prévue pour se déployer ensuite sur le périphérique toulousain le reste de la matinée, l’opération a dû être modifiée faute de participants suffisants. À midi, un convoi s’est formé en direction de la gare Matabiau, avant de revenir vers le périphérique en milieu d’après-midi. Au final, sur la journée, la circulation n’a été impactée qu’une heure.