Jugé en comparution immédiate, Le ressortissant germano-espagnol a été condamné à 3 ans de prison ferme et 220 000 € d’amende pour la détention de 54 kg de cannabis. Il avait été intercepté par les douanes françaises à Lestelle-de-Saint-Martory en mai dernier.
54 kg de cannabis – de la haute qualité – pour une valeur marchande estimée à 217 000 €… « 217 000 au bas mot » précise l’administration douanière. Ce chiffrage pourrait effectivement être largement sous-estimé, au regard de la concentration de THC présente dans le produit : environ 50 % de THC dans les échantillons saisis, quand la moyenne pour du cannabis standard est de 15 %.
La cargaison avait été acquise à Séville, elle était destinée au marché allemand. Elle a été interceptée à hauteur de Lestelle-de-Saint-Martory en mai dernier. Le contrôle du véhicule permettait aux douaniers de découvrir rapidement 2 500 €, emballés dans le sac de ce Germano-Espagnol.
De quoi rendre suspicieux les agents qui approfondissaient leurs recherches. Résultat : 66 paquets de pollen de cannabis, cachés dans les passages de roues, pare-chocs, portières et dans la carrosserie de la vieille berline.
Le conducteur admet avoir joué la mule, en revanche il nie formellement avoir eu connaissance de la quantité transportée. Lui pensait en convoyer 6 kg, « pour subvenir aux besoins de sa famille au Maroc et à sa mère malade ». Contacté par Snapchat, il avait accepté le transport contre la promesse de percevoir 3 000 €.
Le procédé était clairement établi : il devait laisser sa voiture à Séville, et la récupérer quelques jours plus tard après avoir rendu visite à sa famille au Maroc.
« Trop de contradictions »
« Difficile à croire » pour le tribunal, la vice-procureur note dans ce dossier « trop de contradictions ». Et notamment une arrivée au Maroc le 11 mai, et une arrestation à Lestelle-de-Saint-Martory le 12. Ce qui lui laissait peu de temps à passer avec ses proches.
Son avocat, maître El Moujaddide, relève l’amateurisme de son client. « Jamais condamné », « méthodes de débutant », « besoin d’argent pour le traitement de sa mère »… Une victime, en somme, des têtes de réseaux habituées à utiliser des profils de personnes désespérées – de la « chair à prison ».
Le prévenu a écopé de 3 ans de prison ferme, 220 000 € d’amende et 10 ans d’interdictions du territoire national.