Pour trouver le futur président idéal du TFC, l’actionnaire RedBird a fait appel à Stellar, cabinet de recrutement britannique. Comment fonctionne un recrutement de ce type, quels sont les enjeux propres à Toulouse, quels avantages y trouve le propriétaire ? Damien Innocenti, directeur associé de Meent, l’un des leaders du secteur en France, répond.
La question brûle autant que le soleil au-dessus de Toulouse : qui sera le prochain président du TFC ? Deux semaines après la démission surprise de Damien Comolli, RedBird Capital Partners, l’actionnaire majoritaire, cherche encore l’heureux élu. Pour le trouver, le fonds d’investissement américain a mandaté le cabinet britannique CAA Stellar, spécialisé dans le recrutement. Une méthode courante dans le foot pro depuis maintenant une dizaine d’années, propre à « réduire les erreurs de casting », comme l’explique Damien Innocenti, directeur associé de Meent, l’un des leaders du marché du recrutement sportif en France. « Nous menons plusieurs actions. Au-delà du fait que nous connaissons très bien le marché et ses acteurs, nous allons faire une chasse, donc aller vers des personnes qui sont encore poste et qui n’auraient pas postulé d’elles-mêmes. Nous allons les voir en entretien, leur faire passer des tests de personnalité, et surtout, nous faisons une prise de références, en appelant des gens avec qui ils ont travaillé, afin d’évaluer comment ils se comportent au quotidien. On doit s’assurer que l’ensemble des collaborations ont été positives, notamment sur le volet humain. »
Lors de l’entretien qu’il nous a accordé le 5 juin, Neil Chugani, président intérimaire du TFC nommé par RedBird, annonçait que le processus prendrait « probablement plus d’une semaine. » Une façon, aussi, de dire que l’actionnaire ne se précipiterait pas dans une opération au bout de laquelle il n’a pas le droit à l’erreur. « Un processus de recrutement, ce n’est pas simple », prévient Damien Innocenti. « Il ne faut pas oublier que l’on va chercher un professionnel, mais on va aussi chercher un homme, ou une femme. Cette personne doit déménager, parfois déscolariser ses enfants, son conjoint doit trouver du travail, venir dans une région qu’il ne connaît pas forcément… Sans parler des négociations salariales. C’est la vraie vie. » Un processus dont la durée peut également dépendre du nombre de personnes qui valident ou non les profils sélectionnés.
À Toulouse, où le bateau TFC navigue sans capitaine permanent dans une période clé de mercato et de préparation de saison, l’urgence semble pourtant bien réelle. « Si l’on est certain que le prochain président aura les mêmes prérogatives que Damien Comolli, l’urgence est un peu plus avérée. Mais rien ne dit que c’est le cas, nuance Damien Innocenti. Peut-être que le poste avait été créé sur mesure pour lui, mais demain, que veut RedBird ? Un Damien Comolli bis, ou une approche différente ? » Pour l’heure, le profil étudié qui s’approche le plus de celui du Biterrois est celui de Julien Fournier, ex-directeur du football de Nice. Jusqu’alors, les seules informations que RedBird a laissé filtrer sont celles d’un profil de préférence français, à l’aise avec la méthodologie data, ce qui colle également avec Olivier Cloarec, autre piste à l’étude. « Quand Damien Comolli s’en va, on a besoin d’aller chercher quelqu’un qui va rassurer : les instances, le club, qui aura cette capacité à prendre la parole » ajoute Damien Innocenti, qui précise également qu’on peut « avoir un profil avec qui tout colle, mais il n’y a pas le ressenti humain au moment de rencontrer les actionnaires. » Selon l’expert, « là où un cabinet de recrutement est efficace, c’est qu’au bout de 15 jours trois semaines max, le club a entre ses mains quatre ou cinq candidatures de bon niveau ». C’est alors à l’actionnaire de trancher. De son côté, RedBird a déclaré vouloir terminer ce recrutement « le plus vite possible. »