Ce jeudi 12 juin, l’avenir d’une famille kurde se jouait au tribunal administratif de Toulouse. Menacée d’expulsion en 2024, elle fait face à une obligation de quitter le territoire, malgré sept ans passés en France et un enfant scolarisé dans la Ville rose depuis le berceau.
Alors que l’avenir d’une famille géorgienne s’inscrit en France, celui d’une autre famille reste suspendu à une décision de justice à Toulouse. Le tribunal administratif a rendu sa décision pour Mme G. et ses quatre enfants : favorable. Cette mère de famille échappe enfin à une obligation de quitter le territoire (OQTF) qui la menaçait depuis un an. Auditionnée il y a un mois, la famille G. s’était présentée accompagnée d’un important groupe de soutien, dont les membres de l’association Réseau Éducation Sans Frontière 31. Mais pour une autre famille, le sort reste en suspens : la famille T. comparaissait devant le tribunal administratif ce jeudi 12 juin.
« Je n’ai pas envie de rentrer en Turquie, j’ai des amis ici ». Ce cri du cœur, exprimé par Omer Ali lors d’un rassemblement, illustre son attachement à sa vie toulousaine. À seulement 9 ans, il a déjà vécu des situations très difficiles. En 2017, son père avait demandé le renouvellement de son titre de séjour, mais la demande n’a pas été acceptée pour des raisons non précisées. Malgré cela, la famille prend la décision de rester à Toulouse. Cinq ans plus tard, un simple contrôle routier entraîne l’arrestation du père. L’OQTF est suspendue, mais il est placé en détention pendant 90 jours, puis assigné à résidence.
De grandes ambitions compromises par une situation « qui relève de l’acharnement »
Aujourd’hui, la famille T. dispose d’une situation régulière : M. T. travaille dans le bâtiment, Mme T. bénéficie d’une promesse d’embauche, et leur fils est parfaitement intégré à l’école Michoun depuis six ans. Malgré les difficultés, Omer Ali nourrit une ambition vive : devenir footballeur professionnel. Annie, proche de la famille et bénévole de RESF, reste prudente quant au verdict : « On espère qu’ils vont lever cette mesure, sans quoi cela relèverait de l’acharnement. Cela dure depuis bien trop longtemps », déclare-t-elle. Le tribunal rendra sa décision dans un délai de trois semaines.