Pour dénicher le futur patron des Violets, le propriétaire américain RedBird a fait appel à un cabinet britannique spécialisé dans le recrutement. Deux noms ont émergé de la pile : Cloarec et Fournier, respectivement ex de Rennes et Nice. Comment œuvraient-ils dans leur ancien club ? Éléments de réponse recueillis auprès de leur entourage.
Cloarec ou Fournier, Fournier ou Cloarec. À moins qu’un invité surprise s’invite sinon à la fête du moins en finale ? En attendant la communication (très) attendue du patron par intérim du club de la Ville rose, Neil Chugani – qui avait révélé à La Dépêche jeudi 5 juin que la nomination du futur président interviendrait « probablement dans plus d’une semaine », les supputations vont bon train. Et les profils des différents prétendants sont étudiés à la loupe. Le troisième nom qui est sorti dans la presse, est celui de Vincent Ponsot, PDG des nouvelles Lyonnes, l’OL féminin. Qui aurait décliné dans la foulée d’après nos confrères de L’Équipe.

Ainsi, une fois le cabinet de recrutement CAA Stellar investi de la mission par l’actionnaire majoritaire RedBird Capital Partners, les deux profils de Cloarec et Fournier se sont vite détachés pour prendre la succession de Damien Comolli, rappelons-le démissionnaire à la surprise générale de son poste à la présidence du Toulouse Football Club en date du mercredi 28 mai.
À main gauche, le Breton président exécutif du Stade Rennais entre mai 2022 et octobre 2024 ; à droite, l’Azuréen directeur du football à l’OGC Nice entre 2019 et 2022. Les deux hommes sont des dirigeants éprouvés, connus et reconnus dans le « PAF », Paysage footballistique français, depuis dix ans pour Olivier Cloarec et vingt en ce qui concerne Julien Fournier. Les deux ont le même âge : 51 ans, poussant même le mimétisme jusqu’à n’être séparés que par deux mois et demi !
Et si le second paraît de prime abord plus correspondre au cahier des charges, à savoir un boss aux pleins pouvoirs, c’est bien le premier qui a exercé la fonction chez les Rouge et Noir. En tout cas, ici encore, le duo coche les deux cases indispensables pour remplacer celui qui est aujourd’hui directeur général de la Juventus Turin. Qui sont : données et Pitchouns. Autrement formulé, le nouvel homme fort des Violets devra être data-compatible et miser sur le Centre de formation.
« La formation fait partie de notre ADN » revendiquait Cloarec en parlant de l’Académie rouge et noire, tandis que Fournier a toujours dit « beaucoup croire en la data, à condition d’être bien utilisée ».
Et le mercato ? Là aussi, c’est un « duo des oui » si on ose. Le Rennais comme le Niçois adore ! Avec quelques nuances : Cloarec est un vendeur hors pair, Fournier un auteur de jolis coups ; Cloarec réalise des ventes record, largement au-dessus de la valeur marchande du joueur ; Fournier est un fin stratège, maniant également l’art du bluff. Cependant, alors que « JF » aime à chapeauter l’ensemble du volet sportif, « OC » n’intervient aucunement dans la validation des critères footballistiques. Cette différence est un premier point d’achoppement entre les deux candidats.
« Je connais très bien Olivier, abonde un proche du Rennais, il ne gère pas le rayon ballon, ne fait pas les choix. Il laisse toute latitude au directeur sportif avec qui il ne peut évoluer qu’en osmose parfaite – c’était le cas avec Florian Maurice. Olivier est dans la négo, l’aspect financier, les dossiers. Dans un monde idéal, c’est un DG, pas un président qui prend beaucoup de place à l’image d’Olivier Létang à Lille par exemple. »
« À Toulouse, poursuit la même source, il faudrait par conséquent que l’organigramme soit très vertical. D’ailleurs, il a dû poser ses conditions car je ne vois pas Olivier arriver sans qu’un directeur sportif soit nommé ou un responsable du recrutement doté de prérogatives étendues. »
« Julien, brosse un suiveur du GYM, est quelqu’un de très exigeant dans son travail tout autant envers ses collaborateurs. Mais une fois qu’il a acquis ta confiance, c’est bon, il ne te la retirera plus. De fait, il sait et n’hésite pas à déléguer quand il y a des compétences autour de lui. Il s’agit d’un vrai loyal, d’un fidèle. Pas du genre à retourner sa veste, il est franc du collier. Il ne met pas d’ego au milieu des affaires et ne recherche pas la lumière outre-mesure. Après, il est courageux et intelligent. Donc s’il faut y aller, il ira ! Car il est à l’aise devant les micros. »
« Très axé relationnel, pointe encore notre source bretonne. Olivier marche au ressenti, à l’humain. Un homme de réseaux, de partenaires, de liens entre les différentes strates d’un club. C’est une personne très légaliste, très hiérarchique comme je disais. Presque de l’ombre. »
« Je terminerai, tient à préciser notre spécialiste des Aiglons, que le père spirituel de Julien est Pape Diouf. Depuis sa disparition en 2020, le dirigeant marseillais est la photo de profil de Fournier sur WhatsApp. Cela veut dire beaucoup de choses… »