La star toulousaine de la natation ne participe pas aux championnats de France qui se déroulent actuellement à Montpellier (14 au 19 juin). Léon Marchand prépare, aux États-Unis, les championnats du monde de cet été, mais se retrouve malgré lui au centre des discussions autour de la piscine héraultaise. Ce qui ne plaît pas du tout à son entourage.
Les championnats de France de natation se sont ouverts samedi 14 juin, à Montpellier. Et depuis le début de la compétition, le nageur dont on parle le plus à se trouve à plus de 8500 km de là. En effet, Léon Marchand n’a pas pris part à cette compétition mais c’est lui qui se retrouve à faire les gros titres malgré la présence dans la capitale héraultaise des Yohann Ndoye-Brouard, Maxime Grousset et autre Anastasiia Kirpichnikova.
En cause, le manque d’engouement suscité par l’événement à Montpellier. Les tribunes de la piscine Angelotti sont loin d’être à guichets fermés et certains des espaces partenaires n’ont pas été pourvus… Bref, un manque à gagner attribué à demi-mot au quadruple médaillé d’or des derniers Jeux Olympiques par les organisateurs.
Chez lui, à Austin (Texas), Léon Marchand suit cette polémique de loin… Peiné que tous ces maux lui soient reprochés. Car le nageur a un gros objectif cette saison : les championnats du monde en grand bassin qui se dérouleront cet été à Singapour. Après sa longue pause australienne qui a pris fin au mois de mars, le Toulousain a décidé de préparer ce rendez-vous avec Bob Bowman, loin de l’agitation hexagonale. Il a d’ailleurs obtenu une dérogation de la fédération lui permettant de « zapper » les championnats de France pour se préparer tranquillement – alors qu’il s’agit d’un passage obligé pour les autres nageurs français pour réaliser les minimas qualificatifs.
« Quand Antoine Dupont ne peut pas jouer avec le Stade Toulousain, est-ce que Ernest-Wallon est vide ? »
Cette préparation « à la carte » accordée au champion olympique qui a largement coupé cette saison pour se régénérer physiquement, mais surtout mentalement, semble aujourd’hui lui être indirectement reprochée. Et cela ne plaît pas du tout à l’entourage du Toulousain qui a décidé de monter au créneau en marge de la compétition française. Et c’est Michel Coloma, directeur général des Dauphins du Toec, qui a pris la parole au nom de ses proches pour mettre fin à cette polémique.
« Premièrement, Léon n’est pas là pour faire la billetterie de la piscine. Il n’est pas responsable billetterie, il faut que ce soit clair », pose-t-il d’emblée avant de mettre en avant les limites de la communication des organisateurs. « Si les organisateurs avaient communiqué sur l’ensemble des têtes d’affiche de la natation qui seraient présentes au lieu de mettre en avant Léon sans arrêt, le public serait venu pour Léon et aussi pour les autres. Mais si on ne leur parle que de Léon, ils n’ont plus d’intérêt pour les autres », s’est exclamé l’homme fort du club toulousain.
Avant de se laisser aller à une comparaison bien sentie : « Quand Antoine Dupont ne peut pas jouer avec le Stade Toulousain, est-ce que Ernest-Wallon est vide ? Non, Ernest-Wallon est plein. Parce que le Stade Toulousain communique sur l’ensemble de son équipe, pas uniquement sur un joueur. »
Et Michel Coloma de conclure au sujet de ce qui compte vraiment pour le nageur mais aussi pour la fédération : les championnats du monde. « On préfère qu’il soit à Montpellier et fasse de moins bons championnats du monde cet été ou qu’il reste là où il est à se préparer afin d’être champion du monde ? « Au bout d’un moment, c’est fatigant pour nous et c’est fatigant pour lui d’entendre qu’il est la cause de tous les malheurs. Il faut arrêter avec ça, stop, maintenant c’est bon, fermons la parenthèse. »