« Il a fallu que j’arrive à 65 ans pour qu’on remette en cause ma probité… ». Jean-Michel Lattes était ému et soulagé après sa relaxe dans le procès Tisséo pour favoritisme.
« C’est dur au niveau familial, ça a duré des mois avec un sentiment d’injustice… ». La voix de Jean-Michel Lattes se brise. Les larmes lui montent aux yeux. Le président de Tisséo Collectivités vient d’être relaxé par le tribunal correctionnel de Toulouse, ce lundi 16 juin 2025, du délit de favoritisme lors de l’attribution d’un marché public à la société lyonnaise Algoé, dans le cadre du chantier de la ligne C du métro.
Jean-Michel Lattes risquait gros à titre personnel. Accusé d’avoir « appauvri Tisséo » alors que la facture dont devait initialement s’acquitter l’opérateur public auprès de la société lyonnaise Algoé a été multipliée par six, l’ex-premier adjoint à la mairie de Toulouse avait vu le ministère public requérir 8 mois de prison avec sursis, 10 000 euros d’amende, lors de l’audience, en mai.
« Les charges étaient sans grande surface judiciaire »
Mais les conséquences menaçaient aussi clairement son avenir politique, à un an de la course au Capitole. Deux ans d’inéligibilité « pour assainir la vie politique » avaient été réclamés en surplus. Ce lundi, la justice a estimé « qu’aucun élément du dossier » n’avait permis d’établir sa connaissance de la fameuse réunion à Lyon avec Algoé, en 2015. Contrairement à l’ex-DGS de Tisséo, Jean-Claude Evin, désigné comme le principal acteur du délit.
Touché au cœur, Jean-Michel Lattes glisse quelques mots aux micros tendus, dans la salle des pas perdus. « De métier, je suis prof de droit. Jamais [au cours de ma carrière], on n’a remis en cause ma probité. Il faut que j’arrive à 65 ans pour vivre ce genre de chose, et c’est vraiment inacceptable ».
« Les charges étaient sans grande surface judiciaire », se félicite son avocat, Me Jacques Levy. « Le tribunal a fait une analyse extrêmement détaillée de chaque responsabilité. M. Lattes est un homme d’une parfaite honnêteté qui a toujours géré Tisséo du mieux possible, et qui aujourd’hui, peut enfin respirer après de nombreux mois d’inquiétudes et d’angoisses ».
Que va-t-il faire maintenant ? « Il va falloir que je me reconstruise. Mon premier projet, c’est de partir avec mon chien, d’aller au sommet d’une montagne pyrénéenne, de m’asseoir, et de réfléchir ».