À Villemur-sur-Tarn, le café-restaurant « La Renaissance », qui jouxte la mairie, repousse d’office la menace d’interdiction de fumer sur sa terrasse. Et les patrons assument.
Sur les bords du Tarn, à Villemur, pas question de s’affoler à l’idée de voir une potentielle interdiction de fumer s’abattre dans les lieux publics. Le cas du « Café de l’hôtel de ville », mitoyen de la mairie et rebaptisé « La Renaissance » – ironiquement du nom d’un parti politique qu’on se plaît ici à railler – est intéressant à observer. Ce mardi midi, à l’heure de l’apéritif, ils étaient plusieurs à avoir allumé la cigarette sans connaître véritablement les contours de la menace législative, effective dès le 1er juillet.

Certes, les terrasses de café ne sont pas directement visées par la loi, mais celle de « La Renaissance », avec sa couverture, son ouverture (partielle) sur l’intérieur du bar et, surtout, la proximité de la mairie (entrée à moins de 10 mètres), pourrait être inquiétée par la nouvelle législation.
« Qu’on foute la paix aux gens ! »
La perspective qu’on ne puisse plus ici, un jour, griller de cigarettes en terrasse n’est pas loin de renverser les patrons. « Si c’est le cas, ça nous tuera. Les gens sont attablés pour boire un verre ou pour manger, et c’est naturel quand ils allument une cigarette. Ça gêne qui au juste ? », interroge Véronique. « J’ai vu ça en Espagne, ça ne plaît pas aux gens. On ne veut pas de ça ici », rétorque Michel, fumeur à ses heures en terrasse. « Enlever totalement la cigarette de notre établissement serait malvenu, déjà que la situation économique n’est pas facile. »
Sur la terrasse, Robert, venu de Provence et de passage à Villemur, s’insurge contre la surenchère de l’interdiction édictée par l’État : « Ok, je comprends qu’on interdise de fumer aux abords des écoles, dans les parcs, les lieux familiaux, mais franchement les terrasses, on va où là ? »
Dans le bâtiment jouxtant « La Renaissance », la mairie donc, Jean-Marc Dumoulin, lui-même fumeur, n’y va pas par quatre chemins : « Qu’on foute la paix à ceux qui travaillent et qui tiennent les lieux de vie. Jamais, je ne dénoncerai ni donnerai des ordres allant dans un sens de verbaliser ceux qui autorisent à fumer en terrasse, ni même les fumeurs, même si leur fumée touche les murs de ma mairie ! »