À Toulouse, la Fête de la musique tente de retrouver son esprit d’origine dans certains quartiers. Scènes ouvertes, créations locales et cadre maîtrisé : à Arnaud-Bernard et à Saint-Aubin, les comités de quartiers misent sur la qualité et l’ancrage citoyen.
Le 21 juin, Toulouse célèbre la Fête de la musique dans de nombreux quartiers. Des animations qui tendent de plus en plus à s’organiser pour éviter les dérapages, comme à Arnaud-Bernard. « Cette année, pour éviter que ça soit du n’importe quoi, on a revu l’organisation », assure Marc Bonin, trésorier du Comité des fêtes. Celui-ci a proposé « une scène ouverte aux habitants pour leur permettre de se produire et de se réapproprier cette animation musicale « .
Sous la thématique « Ramènes ton instrument ! » chacun est ainsi appelé à devenir partie intégrante de ce moment. « Une façon de dire non à une musique tonitruante qui faisant vibrer tout le quartier et qui attirait souvent un public venu de l’extérieur. La Ville prête une scène et le Comité prend en charge la sono ». Cette année, la place Arnaud-Bernard veut se réapproprier cette fête et « redonner la voix aux habitants ».
« Il faut de la qualité et du respect »
Du côté de la place Saint-Aubin, on tient à rappeler la vocation initiale de la Fête de la Musique. « Elle a été créée pour faire connaître des musiciens, estime Gwaaer, responsable de la régie technique et de la programmation au Comité des fêtes. C’est l’un des meilleurs spots pour lancer la musique en live. D’ailleurs, dans notre quartier, cet évènement a permis à certains de devenir professionnels, comme William Brutus ou Lerka Jo et son quatuor ».

Le quartier Saint-Aubin, ainsi, ne déborde jamais des horaires listés au départ : 17 heures-minuit : « C’est une question de respect du voisinage, c’est fondamental, estime Gwaaer. Le quartier doit vivre cette soirée comme un moment agréable et qualitatif, non comme une contrainte qui fait fuir les riverains. On évite les teufeurs version free party ». Pour que la soirée soit réussie, la programmation est dessinée selon des critères précis : des artistes locaux, des créations et une programmation variée.
« Cette année, cinq groupes ont été retenus : William Brutus (reggae), Frantic Forms (garage rock), Moonless (pop rock), Jacky Blvck et SaÏko (hip-hop), Lerka Jo (rap fusion), détaille Gwaar. Il y a aussi pour la première fois, l’école Enseeiht avec leur propre scène et leur programmation ». La mairie prête la scène et le matériel de sécurité « pour créer un vrai festival, et non pas une soirée où l’on passe et où on se gare n’importe où. Un bar est également mis en place : une façon de financer cette soirée puisque nous n’avons pas de subventions ». Ce vendredi, entre 500 et 1200 personnes sont attendues à Saint-Aubin.