Il n’y aura qu’une exposition cette année 2025 au centre d’art le BBB. Au bout de 30 ans d’existence, la structure encaisse de plein fouet les restrictions budgétaires de la Région, la DRAC et la mairie de Toulouse, et rêve de solutions innovantes.
À la fois centre d’art contemporain et plateforme ressource en arts visuels, le BBB, trentenaire, se déploie autant en intérieur, au 96 rue Michel Ange, que dans le quartier Nord qu’il habite, dans les écoles et centres sociaux. Les artistes viennent au centre d’art chercher l’appui nécessaire au développement de leur carrière à travers des formations courtes, des expositions, éditions, ateliers. Le BBB va à son tour à la rencontre de son public local, peu acquis à l’art contemporain et loin des activités du centre-ville.
Remise en question
Aujourd’hui, la question de la fermeture se pose pour la fin de l’année. Au total, entrel’augmentation du loyer et la baisse de ses financements, le BBB perd 80 000€ des aides publiques entre 2023 et 2025. Léa Besson et Lucie Delepierre, co-directrices du lieu, s’inquiètent et luttent de toute part pour sauver 2 des 7 salariées. « C’est le premier lieu en France qui accompagne les artistes en 1993. Pour 2024, on a pu compter 57 stagiaires pour 594 heures de formation. »
« Le BBB ne sera plus tel qu’il est depuis 30 ans. Au fond, pourquoi ne pas changer la forme du type de lieu et être innovant dans ce secteur ? », s’interroge Léa Besson, en remettant en cause la notion hermétique de centre d’art. Elle souligne la complémentarité de tous les espaces d’art, petits et grands, dans la société. Un état d’esprit présent dans le projet FLIRT mené avec le Lieu Commun, R2midi et la Maison de l’Architecture, pour offrir un projet complet et peut-être trouver un espace commun.
L’astronaute est un clown
Pour l’heure, c’est l’artiste Néphéli Barbas, pour sa première exposition en France, « Les Fondations mouvantes », qui occupe le local de constructions futuristes, inspirées de déambulations dans le quartier et des livres de science-fiction qu’elle partage avec Léa Besson. Elle s’amuse avec les codes de l’art contemporain et jongle avec son expression et un récit. Celui des origines de la sculpture monumentale de la Cité de l’Espace, créée par l’artiste Georges Henri Adam dans un projet artistique, qui fut récupéré tel qu’on le connaît.

Alors on monte dans un vaisseau spatial, on jette un œil par le hublot à l’esthétique « steampunk » ou rétrofutur. « Et si ce vaisseau nous amenait ailleurs… », vers une utopie réaliste, se mettent à rêver Léa et Lucie. Pour soutenir le lieu, rendez-vous sur HelloAsso pour des adhésions en ligne. Visite gratuite et accessible à tous du mercredi au samedi 18h, sauf jours fériés et août.