Une poursuite en voiture, puis une grêle de coups. Face à face très compliqué près de Toulouse entre des frères en colère et le petit copain de leur sœur, violemment passé à tabac. Explications devant le tribunal correctionnel.
La victime n’est pas là. Elle se remet des coups reçus après un séjour à l’hôpital et dix jours d’incapacité légale prescrits par le médecin légiste. La sœur, amie de la victime, a aussi préféré s’abstenir. « Comment en 2025 peut-on vivre de tels comportements ? C’est incroyable, digne du Moyen Âge », dénonce Me Alexandre Parra-Bruguière, conseil de l’homme passé à tabac.
C’était dans la nuit du 12 au 13 juin, à Colomiers, près de Toulouse. « Vous les avez pris en chasse », dénonce la présidente. Face à elle, deux frères : Bassem, 21 ans et Belel, 22 ans. Deux garçons décidés à donner une leçon à leur sœur et à son petit copain. Après avoir percuté la voiture, Bassem s’est chargé de la correction.
Cet athlète, parmi les meilleurs Français, n’y est pas allé de main morte « Vous êtes un champion de taekwondo, annonce la présidente. Vous auriez dû vous maîtriser. » Dans le box, celui qui vit à Paris toute l’année s’excuse. « Oui, j’aurais dû me maîtriser mais je suis aussi un homme et malheureusement, je n’ai pas réussi. »
« Ne pas caricaturer », reproche la défense
L’auteur des coups assume toutes les violences et dédouane son frère. Cela ne suffit pas à convaincre le parquet. Dans un contexte de pressions familiales dénoncées par le procureur, les réquisitions sont lourdes : trois ans de prison pour le champion dont une année avec sursis avec maintien en détention ; deux ans dont une année avec sursis à l’encontre de son frère.
Mais la défense contre-attaque avec vigueur et arguments. « Déjà il n’y a jamais eu d’arme comme vite affirmée par la sœur qui noircit cette histoire volontairement », dénonce Me Johana Abraham. Avocate du frère, elle réclame « le respect de la présomption d’innocence. Comment peut-on condamner un homme uniquement sur les déclarations de la victime ? Ce n’est pas sérieux, impossible en droit ». Et Me Jessica Guy s’agace « de la caricature du contexte familial. Comment peut-on juger une femme, présente dans la salle ? Que sait-on de ses nuits d’angoisse, de sa peur de savoir sa fille dehors ? Dans ce contexte, quand son fils vient lui rendre visite, il s’inquiète. Oui il est allé trop loin, il le sait et s’est même excusé auprès du père de sa victime mais sa place n’est pas en détention ! »
Après délibéré, Bassem le frappeur écope de 24 mois de prison dont un an avec sursis. Une peine aménageable en accord avec le juge d’application des peines. Son frère est relaxé. Le tribunal accorde 5 000 euros de provision à la victime avec une expertise et une audience pour fixer ses dommages et intérêts.