Sandrine Rossignol est directrice de la Fédération des associations de commerçants, artisans et professionnels de Toulouse. Elle commente les soldes d’été qui débutent ce mercredi.
Les soldes débutent ce mercredi. Ont-elles toujours un sens aujourd’hui ?Oui, elles ont leur utilité. Quand vous avez du stock, les soldes permettent justement de ne pas les garder et d’immobiliser sa trésorerie. Elles génèrent du flux et permettent d’écouler les stocks pour éviter les invendus, qui sont très pénalisants.
Même à l’heure de la multiplication des ventes privées ?Oui. Les ventes privées aident à combler le vide commercial la semaine avant le début officiel des soldes. C’est aussi une façon déguisée de commencer un peu plus tôt les soldes. Elles permettent aussi de récompenser la fidélité de certains clients avec des prix spéciaux.
Comment les commerçants indépendants toulousains abordent des soldes ?Bien que nous n’ayons pas fait de sondage, beaucoup de commerçants espèrent que ces soldes augmenteront leur chiffre d’affaires, surtout ceux qui ont connu une période difficile en début d’année. Ils attendent aussi ces moments-là pour rentrer de nouvelles collections.

Y a-t-il des produits plus prisés durant les soldes ?Dans l’ameublement, ça peut être très intéressant. Quand vous voulez acheter des grosses pièces, vous attendez le moment des soldes. Le prêt-à-porter, c’est pareil. Il y a surtout des pièces qui ne sont peut-être pas accessibles en période normale mais que vous pouvez acheter dans les soldes. Après, tout dépend des soldes. Une belle veste, une belle paire de chaussures soldées à 50 %, vous allez pouvoir vous l’acheter, alors qu’au prix normal, ce n’est pas accessible. Je pense que beaucoup de gens attendent les soldes, moi, la première, pour se faire plaisir.
De leurs côtés, comment font les commerçants pour s’en sortir avec ces prix cassés ?Ils travaillent sur le volume. Il vaut mieux vendre un produit avec une marge plus basse plutôt que de le garder en stock. Il vaut mieux vendre en solde que de ne pas vendre du tout. Le problème aujourd’hui, c’est la multiplication des promotions et la concurrence peu régulée du e-commerce.
Comment les commerçants indépendants se positionnent-ils face aux grandes enseignes en période de soldes ?Je pense que les grandes enseignes ont des productions en plus spéciales pour les soldes avec de nouvelles collections qui apparaissent à ce moment-là. Ils ont cette capacité-là d’acheter de petites collections qu’ils renouvellent régulièrement, ce que ne font pas les indépendants. Eux travaillent avec des collections sur six mois. On n’est pas sur le même terreau, la même philosophie
Selon vous, il faut repenser ou améliorer le format ou le calendrier des soldes ?Absolument. On est en train de le travailler avec les autres fédérations de France. Je pense qu’il faut décaler la date des soldes parce que là, on rentre vraiment dans la période où on vend les produits d’été. Avec le réchauffement climatique et tout le reste, les soldes arrivent trop tôt, avec un mois d’avance. Il faudrait que ce soit fin juillet.
Des actions sont-elles menées par votre fédération à Toulouse pour attirer les gens au centre-ville en période de soldes ?Non, nous n’en avons pas les moyens. Nous avons le statut d’une association. Sil y a des actions à mener, ce serait plutôt de la part de la CCI.
Les soldes encouragent-elles la surconsommation ?C’est possible, surtout avec des offres agressives incitant à acheter davantage. La personnalité joue un rôle, mais les consommateurs peuvent être tentés d’acheter des articles en double ou en plusieurs couleurs.
Une recommandation pour bien profiter des soldes ?Comparez les offres et patientez. Souvent, de bonnes affaires apparaissent en fin de soldes car les commerçants veulent se débarrasser de leurs stocks. Toutefois, si un produit vous tient à cœur, mieux vaut l’acheter dès le début pour éviter qu’il disparaisse.