« J’ai participé à cette expérimentation avant tout pour mes propres patients et les accompagner jusqu’au bout, dans l’intérêt des familles », confie Carine Garcia, infirmière libérale à Saint-Alban depuis douze ans. Elle fait partie des 160 infirmiers de Haute-Garonne autorisés à délivrer des certificats de décès à domicile, faute de médecin disponible, dans le cadre d’une expérimentation en Occitanie depuis janvier 2024. En un an, près de 1 440 certificats de décès ont ainsi été délivrés par ces professionnels, soulageant les familles dans ce moment difficile.
Infirmiers libéraux ou en Ehpad figurent ainsi sur une liste de volontaires que le Samu, les forces de l’ordre, les centres de secours et d’incendie ou l’Agence régionale de santé peuvent solliciter à toute heure du jour et de la nuit en cas de décès à domicile.
« Plus facile pour nous car nous connaissons les pathologies, les symptômes de nos patients »
« Ils doivent avoir leur diplôme depuis trois ans, être inscrits au tableau de l’Ordre des infirmiers et suivre une formation spécifique, explique Alain Desbouchages, président du Conseil de l’ordre des infirmiers de la Haute-Garonne. On ne peut cependant pas intervenir en cas de mort violente, du décès d’un mineur ou sur la voie publique. Le constat, c’est que cette déclaration de décès est souvent une surcharge pour le médecin et que nous, en tant qu’infirmier, nous sommes présents chez les patients tous les jours ». Près de 400 professionnels ont été formés en Occitanie.
Une fois appelé, l’infirmier doit constater le décès médicalement et remplir les papiers permettant l’inhumation. Si ce service apporte une plus-value dans le suivi des familles, les volontaires participants à l’expérimentation pointent quelques améliorations à apporter au dispositif. « Le bilan est positif car vous allez jusqu’au bout avec les familles des patients que l’on suit et quelquefois, c’est plus facile pour nous de remplir le certificat car nous connaissons les pathologies, symptômes de nos patients, souligne Carine Garcia, qui a rédigé une quinzaine de documents durant la période de test. »
« Il y a cependant des ajustements à faire sur la géographie des interventions qui sont parfois à l’autre bout de nos cabinets, confesse la professionnelle. Même chose pour la communication puisque je me suis déjà déplacée pour un décès sur appel du Samu mais à mon arrivée, le médecin était intervenu sur demande des gendarmes, sans que je sois prévenue. ». Ce test se termine ce vendredi 25 avril dans le département.