Les chiens se courent après, ramènent une balle ou un morceau de bois à leur maître. Hormis la présence de quelques joggeurs, la prairie des Filtres, sur les berges de la Garonne à Toulouse (Haute-Garonne), est leur terrain de jeu. Jusqu’à ce que des agents municipaux viennent rappeler à l’ordre les propriétaires et restent à proximité pendant une bonne heure. Cette scène est de plus en plus courante dans les parcs toulousains, selon le collectif Les Truffes Roses, créé début avril.
« Cela fait deux à trois mois que les contrôles se multiplient. Nous sommes ciblés pour que nos chiens soient en laisse. Mais ils ne font rien contre les vélos, qui ne sont pas autorisés non plus », explique Laurence Lahana-Veyry, à l’origine du collectif. Il y a deux ans, elle avait déjà contacté la mairie pour demander des horaires réservés, une mesure qu’elle espère toujours.
« Les caniparcs sont des nids à germes et créent un effet de meute qui rend les chiens agressifs »
Pour Françoise Ampoulange, conseillère municipale déléguée à l’animal dans la ville, « le règlement sanitaire départemental impose la tenue des chiens en laisse dans l’espace public en zone urbaine, sauf dans les caniparcs ». L’élue assure d’ailleurs que Toulouse est la ville championne dans le domaine et qu’elle continue à ouvrir des espaces réservés de 800 à 1 200 m2.
« Les chiffres avancés par la mairie ne sont pas bons, ni sur le nombre ni sur leur taille », rétorque Laurence Lahana-Veyry. Selon un autre propriétaire, qui juge les moyens de coercition déployés « sans aucun rapport avec la menace », « les caniparcs sont des nids à germes et créent un effet de meute qui rend les chiens agressifs ».
Face à cette situation, Les Truffes Roses avancent des pistes de solution, citant l’expérimentation menée au parc Monceau à Paris, où une zone est dédiée aux chiens en liberté à certains horaires. « Il faut un partage équilibré de l’espace public, on ne peut pas réserver des créneaux rien que pour ça », répond François Ampoulange, qui se dit toutefois prête à recevoir le collectif. Pour ne plus se regarder en chiens de faïence.