Leurs prototypes serviront à terme lors des interventions des pompiers de l’Aude. Les enseignants de la classe préparatoire aux grandes écoles en sciences de l’ingénieur du lycée Saint-Joseph et de l’Icam Toulouse (Haute-Garonne), ainsi que la promotion en deuxième année de l’école d’ingénieurs, ont présenté ce mardi aux membres du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de l’Aude quatre robots inédits pour intervenir dans des zones soumises aux risques chimiques ou d’incendies.
Bardés de capteurs radiologiques, de caméras thermiques et capables de cartographier une zone, ces robots sur lesquels ont travaillé une centaine d’étudiants durant huit mois interviendront en amont des pompiers sur une zone dangereuse.
Sécurisation, gain de temps…
L’objectif est de sécuriser le travail des hommes du feu et leur faire gagner du temps grâce à l’exploration rapide des zones à risque, de transmettre des images en direct, de relever des données sensibles et de manipuler des objets grâce à des pinces spécifiques.
« Les pompiers nous ont présenté les enjeux que devaient relever les robots afin de minimiser leurs risques, explique Claire Hebel, l’une des étudiantes qui a travaillé sur le robot Extinc’Thor. Il a fallu faire des recherches, trouver des solutions en robotique, en mécanique ou en informatique donc cela n’a pas toujours été facile de plancher à 25 étudiants par groupe. C’est un projet d’envergure que nous avons mené du début à la fin puisque les quatre prototypes vont être remis aux pompiers ».
Les quatre groupes d’étudiants ont imaginé des modèles différents, intégrant toutes les mêmes technologies pour remplir le cahier des charges comme monter des marches, utiliser des ultrasons pour identifier les obstacles invisibles en cas de fumée ou encore identifier un gaz dangereux.
Définir la zone d’intervention et sa dangerosité
Pompier à mi-temps et enseignant, Thibault Pradel a proposé le projet à sa classe après une rencontre avec l’adjudant-chef Stéphane Bousquet. Doté d’un budget de 12 000 euros par le lycée Saint-Joseph et supervisé par trois enseignants, le projet a été suivi par les pompiers qui ont accompagné les étudiants tout au long des deux semestres, partageant leur expertise et leurs besoins opérationnels.
« Ces robots nous aideront à définir la zone d’intervention et sa dangerosité, détaille Stéphane Bousquet. On est allé chercher les ingénieurs du futur pour nous protéger. Tout n’est pas encore abouti mais les premières briques sont là ». Les robots vont ensuite être améliorés avec les spécialistes du Sdis de l’Aude afin d’aboutir à une version finale pour les interventions.