300 PV ont été dressés depuis le mois de février 2025. Après un an de prévention et la mise en place d’un Code de la rue, lequel rappelle les règles, aux automobilistes, piétons, cyclistes et trottinettes, de partage de l’espace public, la mairie de Toulouse a donc passé la seconde en verbalisant (désormais) les (nombreux) cyclistes. Sans relâche.
La nouveauté, c’est la méthode : on se pose maintenant dans un espace et on reste une heure avec plusieurs équipages. On a fait une trentaine d’opérations depuis le début 2025 et on est à peu près à 300 verbalisations sur ces trente opérations, a expliqué Émilion Esnault, adjoint au maire de Toulouse en charge de la sécurité au micro d’Ici Occitanie. À titre d’exemple sur les allées Jean Jaurès, vendredi midi, en une heure, les 18 policiers municipaux, on fait 43 verbalisations ».
Et de préciser les raisons de ces amendes qui ne cessent de tomber : « Principalement pour des vélos qui ne respectent pas, par exemple, les panneaux M12 […] Il y a aussi beaucoup de verbalisations pour port d’écouteurs. […] On verbalise aussi cette mode contre laquelle on lutte en ce moment : mettre une personne sur le panier avant des vélos Toulouse ».
Une nouveauté qui ne fait pas l’unanimité
Si la mairie et les forces de l’ordre comptent ainsi aligner en masse pour faire respecter les règles, l’association 2 Pieds 2 roues monte au créneau et expose ses arguments dans un communiqué de presse. « La mairie de Toulouse a lancé une opération de contrôle des cyclistes qui fait suite à la sortie de son Code de la rue en 2024. L’association 2 Pieds 2 Roues dénonce un deux poids, deux mesures. La mairie cible spécifiquement les cyclistes oubliant les vrais responsables des accidents en ville », fait-elle, dans un premier temps, savoir.
Et de rappeler la réalité des faits sur la cause des accidents à Toulouse et son agglomération : « dans 83 % des cas, ce sont les automobilistes qui sont la cause des accidents impliquant des cyclistes ou piétons (chiffres sécurité routière – 2023). À Toulouse, sur 2022-2023, 30 accidents de piétons ont eu lieu : les automobilistes sont impliqués 29 fois et les cyclistes sont impliqués une seule fois ».
« La mairie de Toulouse a choisi de cibler exagérément les principales victimes des accidents »
Pour l’association toulousaine, cela ne fait aucun doute : « la mairie de Toulouse a choisi de cibler exagérément ceux qui sont parmi les principales victimes des accidents en ville, avec les piétons. »
Or, pour cette dernière, il conviendrait plutôt de verbaliser les comportements dangereux, à l’image des automobilistes qui semblent être épargnés par les sanctions. « On souhaiterait donc voir la même sévérité avec les automobilistes, largement plus dangereux et causant des accidents graves et mortels », demandent alors les équipes, avant de conclure :
La sécurité des usagers vulnérables passe par la création d’infrastructures adaptées et la sanction des comportements réellement dangereux ».
Des exemples de délits non-sanctionnés
Sur ses réseaux sociaux, l’association profite de cette actualité bouillante pour revenir sur les délits non-sanctionnés, avec preuves à l’appui :
Le stationnement illicite des scooters sur place piétonne n’est jamais sanctionné (sauf place Wilson depuis 1-2 mois) ».
Un exemple d’infractions graves très peu sanctionnées : les excès de vitesse. 159km/h à Toulouse ! »
Malgré les réactions diverses et variées des associations comme des riverains, pas sûre que la mairie de Toulouse lève le pied sur ses procès-verbaux, qui rapportent visiblement, gros.
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