Une success story à la toulousaine loin d’être écrite. En avril 2025, après trois ans d’installation au cœur de Toulouse, Florent Masgonty a remporté le titre de Champion de France du Donut – là où, en 2024, il était sorti Vice-Champion de France. Une revanche pour ce titre, mais aussi sur sa vie (de famille).
D’Angoulême à Toulouse, il n’y a qu’un pas
Florent Masgonty vient d’Angoulême en Charente (en région Nouvelle-Aquitaine). Il a commencé les études en cuisine « après le collège, à 15 ans » lorsqu’il est allé dans un lycée privé d’hôtellerie, comme pour suivre les traces de sa grand-mère, également pâtissière.
C’est pendant ses études qu’il a découvert, dans des grandes cuisines de France, la pâtisserie, devenant ainsi, pour lui, une évidence. Afin de poursuivre dans ce domaine, ce dernier a donc quitté sa ville natale pour s’installer à Toulouse et y « suivre des études plus poussées et faire [sa] mention complémentaire en pâtisserie », a-t-il précisé à la rédaction de L’Opinion Indépendante.
Avant Ô Donuts, Florent Masgonty était à la tête de Baking Brother
Jeune diplômé, Florent Masgonty a enchaîné les saisons un peu partout en France et à l’étranger avant de revenir définitivement au sein de la Ville rose, où il a lancé, en 2015 et à l’âge de 25 ans, sa première entreprise en pâtisserie qui ne faisait que du e-commerce. Un business prometteur, « mais qui a eu du mal à persister, car il n’y avait pas de boutique fixe », lâche-t-il. Baking Brother, qu’il tenait avec son ami David Tattegrain et malgré son idée novatrice et leurs efforts engendrés, a donc fermé son site.
Loin de se décourager, quelques années plus tard, le pâtissier passionné a suivi l’envie d’un (autre) copain « plus branché boulanger », alias Guillaume Sajous : c’est-à-dire ouvrir une boutique physique (cette fois-ci) de donuts. En juillet 2022, Ô Donuts accueillait ses premiers clients.
Cette idée m’intéressait vraiment, parce que je pense que ce produit peut se démarquer et peut ouvrir des portes à d’autres pâtisseries ; c’est-à-dire que mon projet a toujours été d’ouvrir mon salon de thé et je me suis dit que ça pouvait être un élément, voire un produit phare, qui permet de se différencier des autres salons de thé toulousains », nous explique-t-il.
Une fois bien implantés rue des Blanchers, les deux associés ont dû gagner en visibilité ; et c’est là que l’idée de participer à un concours a émergé dans la tête (ou presque) de Florent Masgonty.
La première fois, c’était plus pour faire de la publicité et mon associé m’a poussé à faire le concours organisé par Dawn Foods, mais je n’ai pas trop l’habitude de me mettre en avant, je suis un rat de laboratoire, je n’aime pas m’exposer devant les médias et les caméras et je préfère être dans ma bulle », avoue le jeune homme qui a donc voulu se dépasser et sortir de sa zone de confort.
Durant cet événement culinaire – qui réunit des professionnels autour de trois épreuves techniques – l’Angoumoisin est donc arrivé deuxième… mais ça, c’était en 2024.
C’est officiel : les meilleurs donuts de France sont à Toulouse !
En 2025, le jeune homme a décidé de se réinscrire pour une raison plus personnelle : « pendant une période, avec ma fille, c’était un peu compliqué à l’école, donc je me suis dit qu’il fallait que je lui donne l’exemple », nous rappelle-t-il, non sans émotion.
Ma motivation, c’est ma fille. J’ai appris tardivement que le concours était de nouveau d’actualité et je n’étais pas forcément intéressé vu que j’y avais déjà participé en 2024. Sauf qu’à l’heure actuelle, ma fille traverse une période où la persévérance est une valeur dure à comprendre. Effectivement, cela reste abstrait pour un enfant de 4 ans, qui comprend plus facilement via des actions de mimétisme. Je me suis donc dis que c’était l’exemple et l’occasion parfaite pour lui démontrer que c’est possible. Je crois aussi que la persévérance est une de mes qualités et que cela fonctionne de ne rien lâcher. », avait fait savoir Florent à la rédaction quelques heures avant le concours de la deuxième chance.
C’est donc avec sa fille en tête, concentré sur ses recettes et avec une attitude plus détendue, que le pâtissier a réussi à grimper les échelons pour terminer premier au concours de cette troisième saison du Meilleur Donut de France.
© odonuts_toulouse
Un nouveau titre ultra-gourmand qui attire les curieux, notamment sur les réseaux sociaux d’Ô Donuts, et qui débloquera peut-être le projet originel de Florent Masgonty, à savoir ouvrir son propre salon de thé, avec cette gourmandise en plein boom à la carte. « Ça fait longtemps que je recherche des locaux et même des actionnaires et des collaborateurs, mais ce n’est pas assez développé, il y a encore pas mal de recherches à faire ».
Celui qui se définit comme un homme timide et discret a donc su se faire un nom dans le milieu de la pâtisserie – du moins, toulousaine. Et ce grâce à son chemin – personnel comme professionnel – parcouru, son audace et son acharnement, et surtout grâce à ses recettes délicieusement inédites dans lesquelles il y met sa patte… dans la pâte (à donuts).
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