Un lieu au cœur de l’artisanat français. Arpet n’est pas une boutique comme les autres. Pensée comme un hommage au savoir-faire textile hexagonal, elle propose une sélection de vêtements français, souvent issus du monde du travail, à la fois robustes et stylés.
Arpet, c’est une boutique spécialisée dans la fabrication française. On vend des vêtements workwear [de travail, ndlr] de marques d’héritage avec un fort savoir-faire », explique Romaric Madelpuech, à la rédaction.
Fondée après la première enseigne familiale Les Traits Français, Arpet s’inscrit dans la continuité d’un projet né d’une conviction : celle de proposer des vêtements durables et locaux, dans un univers de consommation souvent tourné vers l’éphémère.
Suite à l’incendie, la boutique a été en travaux pendant plus d’un an, depuis janvier 2024. © Arpet
Des débuts prometteurs stoppés net
Ouverte à la fin de l’année 2022, Arpet n’a fonctionné que quelques mois, avant qu’un incendie ne survienne en février 2023, au-dessus de la boutique. Lorsque les gérants sont arrivés sur place, ils ont constaté l’ampleur des dégâts.
Le poids de l’eau des lances à incendie avait fait s’effondrer le plafond de la boutique. L’eau avait absolument ravagé tous les vêtements », se souvient Romaric.
Le choc est immense pour lui et sa sœur Anne-Sophie, mais l’abandon est inenvisageable.
Abandonner le local Place de la Trinité, ce n’était pas possible, parce qu’on a acheté le droit au bail très cher, et on a un crédit dessus. »
Alors que les assurances tergiversent pendant près d’un an, une boutique provisoire ouvre rue Bouquières, pour maintenir un lien avec la clientèle.
Les gérants ont pu ouvrir cette boutique provisoire grâce au soutien de leurs clients, via une campagne de financement participatif. © Arpet (Facebook)
Une reconstruction fidèle à l’âme du lieu
Après plus d’un an de travaux entamés en janvier 2024, Arpet est enfin prête à rouvrir ses portes dans sa version rénovée. Si le local a été rafraîchi, son identité été totalement conservée.
La boutique est quasiment, on va dire, à 90 % à l’identique. […] Surtout, nous, ce qu’on voulait, c’était retrouver l’âme de la boutique avant l’incendie. Et je pense que ce sera réussi », indique le gérant.
La devanture, autrefois ornée de stickers, est désormais peinte à la main, et les détails ont été soigneusement choisis pour respecter l’esprit initial.
© Arpet
Surtout, Romaric et Anne-Sophie n’ont pas altéré d’un iota leur exigence dans la sélection des marques. La boutique fait (toujours) la part belle aux marques patrimoniales et à l’éthique de production. Des marques telles que Le Laboureur, Kleman ou Gâtine pour les chaussures, ou encore Le Minor remplissent les rayons.
Toutes ces marques-là, elles ont entre 70 et 100 ans », rappelle-t-il.
Autant dire qu’Arpet ne mise pas sur l’effet de mode, mais plutôt la durabilité et la transmission. Mais depuis l’ouverture de la première enseigne en 2019, la sélection s’est beaucoup étoffée :
Quand on a ouvert, on avait 20 marques. Aujourd’hui, on en a 140″, précise Romaric.
Une explosion qui traduit un intérêt certain et croissant de la clientèle, de plus en plus tournée vers des vêtements durables et traçables.
Une réouverture chargée d’émotion
Alors que la façade reprend vie et que les derniers préparatifs s’achèvent, l’émotion est palpable :
Ça fait quelque chose au ventre de se dire que finalement, ça y est, c’est bon, cette histoire, elle sera bientôt derrière nous. […] On va pouvoir enfin faire notre travail, être commerçant et vendre des vêtements », confie-t-il.
© Arpet
La clientèle aussi partage son impatience et sa bienveillance :
Depuis qu’on rebricole dans le local, on a de la visite toutes les demi-heures. […] Les gens ont hâte et sont aussi heureux pour nous. »
L’équipe de la boutique toulousaine accueillera à nouveau le public ce vendredi 2 mai à 11 heures, Place de la Trinité. Brûlée, inondée, reconstruite : Arpet a tout vécu, et n’a jamais été aussi prête !
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