À l’heure où l’urgence climatique impose une réflexion sur nos modes de consommation, Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne) a pris une décision forte : s’attaquer au gaspillage alimentaire à la racine, dès l’école. En janvier 2025, la municipalité a lancé un vaste programme visant à réduire les déchets alimentaires dans les cantines scolaires. L’école Marcel-Pagnol est la dernière en date à rejoindre ce projet collectif, mené avec l’appui de l’association toulousaine Pro-portion. Une initiative qui associe acteurs éducatifs, élèves et familles dans un engagement concret pour une alimentation plus responsable.
Un diagnostic complet pour cerner le gaspillage
Avant toute action, comprendre. Tel est le credo du dispositif. Le vendredi 28 mars, une réunion de lancement a réuni à l’école Marcel-Pagnol l’ensemble des parties prenantes. Équipe enseignante, animateurs, personnel de restauration, parents d’élèves et membres de l’association Pro-portion, étaient rassemblés pour lancer la phase de diagnostic.
Entre le 31 mars et le 4 avril, un travail de terrain minutieux a été réalisé.
Les quantités de nourriture servies, consommées et jetées ont été mesurées avec précision », précise la mairie.
Ce diagnostic quantitatif a permis d’identifier deux principales sources de gaspillage : les assiettes des enfants (souvent liées à des portions inadéquates ou des refus alimentaires) et la cuisine centrale, en raison d’absences non signalées ou de surestimations.
Un volet qualitatif a complété ce travail. Il visait à comprendre les préférences alimentaires des élèves et à repérer les produits les plus souvent délaissés, notamment « pain, légumes, féculents… ». Cette analyse comportementale permet d’envisager des solutions adaptées et pédagogiques.
Un accompagnement pédagogique et sur mesure
Forte des résultats du diagnostic, l’association Pro-portion a proposé, dès le 2 mai, un plan d’action sur mesure à destination de l’école Marcel-Pagnol. Ce programme se donne un double objectif : « réduire le gaspillage et revaloriser les économies ainsi réalisées dans une alimentation de meilleure qualité (produits labellisés, diversité des plats…) ».
Concrètement, du 12 au 16 mai, des animations seront menées en classe pour sensibiliser les élèves au goût et à la valeur des aliments. Ces interventions incluent des jeux, des ateliers de découverte, ou encore des activités autour du menu du jour. Des pesées complémentaires sont également prévues pour suivre l’évolution du gaspillage.
Un bilan final aura lieu le 23 mai avec l’équipe pédagogique et les familles. Pro-portion y formulera des recommandations précises pour pérenniser les bonnes pratiques : « adaptation des quantités, meilleure communication autour des menus, responsabilisation des enfants, vérification des effectifs en amont, etc. »
Des résultats déjà tangibles
L’efficacité de cette démarche est d’ores et déjà visible dans les écoles précédemment engagées. À l’école Pauline-Kergomard, les résultats parlent d’eux-mêmes :
L’école a diminué le gaspillage de 46 % en cuisine et de 40 % en salle. Soit l’équivalent de 610 kg par an ! », souligne la municipalité.
Un gain significatif, tant sur le plan environnemental qu’économique, également rendu possible par une toute nouvelle façon d’aborder la cantine scolaire.
Des produits locaux et des menus simplifiés
Depuis la rentrée 2024-2025, Plaisance-du-Touch a mis en place de nouvelles règles concernant l’alimentation en milieu scolaire. Via l’attribution de son marché d’approvisionnement de la cuisine centrale scolaire à la société API, 50 % des produits contenus dans les repas sont désormais de qualité durable, et 20 % issus de l’agriculture biologique.
Aussi, la commune haute-garonnaise a décidé de réduire le nombre de composants dans chaque repas, passant de cinq à quatre, pour des menus simplifiés mais de qualité supérieure.
Une démarche « de bon sens », qui pourrait bien s’étendre aux 13 établissements scolaires que compte Plaisance-du-Touch.
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