« Organisons la résistance ». Dimanche 11 mai, quelques dizaines de manifestants ont répondu à l’appel à manifester contre l’islamophobie à Toulouse. Ce rassemblement s’inscrit dans la vague d’indignation après le meurtre sauvage d’Aboubakar Cissé dans une mosquée du Gard.
Quelques heures après avoir été rapatrié en France, Olivier H., principal suspect dans le meurtre du jeune Malien, a été mis en examen le 9 mai dernier pour assassinat en raison de la religion. Il encourt la peine de réclusion criminelle à perpétuité.
Un débat sur le terme d' »islamophobie »
Selon le ministère de l’Intérieur, les trois premiers mois de l’année ont enregistré une augmentation des actes anti-musulmans de 72 % par rapport à 2024. Certains estiment que la parole décomplexée d’une partie de la classe politique alimente un climat anti-musulman.
Bruno Retailleau, dont l’attitude dans cette affaire a été critiquée à gauche et par des proches de la victime, a estimé qu’« il y a une connotation idéologique du terme ‘islamophobie’ très marquée vis-à-vis des Frères musulmans ».
S’agissant du meurtre d’Aboubakar Cissé, le Premier ministre François Bayrou a au contraire défendu l’emploi du terme « islamophobe ». Un débat qui a trouvé un écho dans le cortège toulousain.
Ce n’est pas un fait divers. C’est un crime islamophobe. Un acte politique. Un signal d’alarme. Face à cette horreur, nous refusons le silence. Nous refusons l’indifférence », a notamment déclaré la CGT 31.
Pour rappel, dans une vidéo de près de 30 secondes, postée après le drame, le suspect s’est félicité de son acte et a insulté la religion de sa victime. Il a expliqué par ailleurs vouloir faire au moins deux autres victimes pour devenir un tueur en série.
Le corps d’Aboubakar Cissé a été rapatrié au Mali dans la nuit du 7 au 8 mai, accompagné par le consul général du Mali à Lyon Sory, rapportent nos confrères de l’AFP. Une cérémonie de prière a ensuite eu lieu au cimetière du quartier de Garantigibougou (Bamako).
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