« Presque 20 ans d’histoire commune ». Mardi 13 mai, Emmanuel Macron s’est opposé à un reprise par l’État d’ArcelorMittal, réclamée par les partis de gauche et les syndicats depuis l’annonce d’un plan de suppression de poste en France.
Interrogé par la secrétaire générale de la CGT sur TF1, le président de la République a déclaré que la réponse à la crise industrielle de l’acier ne peut pas être française mais européenne. « Nous allons sauver Dunkerque et Fos, je vous le dis les yeux dans les yeux », a-t-il promis.
En mars dernier, la Commission européenne un plan d’aide à l’acier qui prévoit de prolonger après juin 2026 la clause de sauvegarde mise en place en 2019 pour limiter à 15 % les importations d’acier sur le marché européen et protéger les sidérurgistes contre la concurrence asiatique.
Comme le rapportent nos confrères du Monde, Paris réclame une application plus sévère et plus rapide de cette clause. Pour rappel, les prédécesseurs d’Emmanuel Macron avaient eux aussi pris des engagements auprès des salariés d’ArcelorMittal. En vain.
Pour rappel, le 23 mars dernier, le deuxième sidérurgiste mondial a annoncé envisager quelque 600 suppressions de postes dans le nord de la France, touchant les fonctions support délocalisées de l’Europe vers l’Inde, mais aussi la production.
Une proposition de loi déposée par LFI
Alors que le gouvernement s’oppose à tout interventionnisme, LFI entend déposer une proposition de loi pour nationaliser ArcelorMittal. Portée par Aurélie Trouvé, l’initiative est soutenue par les députés socialistes et communistes.
Les partis de gauche prévoient par ailleurs de présenter une proposition de loi plus large relative à « la souveraineté industrielle de la France ». Ils demandent également un moratoire des subventions publiques versées au sidérurgiste.
1er producteur d’acier en France, 2e dans le monde : le groupe de sidérurgie s’agrandit toujours plus en ayant notamment profité d’aides publiques », a déclaré le député PS de Haute-Garonne Arnaud Simion, à l’issue d’une réunion avec la CGT.
Avant d’ajouter : « Pourtant, il souhaite se séparer de 636 de ses salariés français. Malgré les aides publiques, malgré le savoir-faire français et malgré les bénéfices en nette augmentation ».
Selon les chiffres avancés par la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, ArcelorMittal aurait reçu 300 millions d’euros d’aides, directes et indirectes, de la part de l’État en 2023. Notamment pour l’accompagnement de la décarbonisation.
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