Située dans le quartier Capitole, la rue Pargaminières est empruntée par de nombreux Toulousains chaque jour. Mais ces passants ne connaissent peut-être pas l’origine de son nom ! Selon les archives municipales, cet axe du centre-ville tire son appellation du terme « pargaminier », qui provient lui-même de l’occitan « pargaminies » et désigne le métier de fabricant de parchemin du Moyen-Âge. En effet, la Ville rose compte 36 pargaminiers (ou parcheminiers) en 1329, et nombre d’entre eux sont installés dans cette rue.
Parcheminier ou philosophe ?
La rue Pargaminières prend donc ce nom à partir du 13è siècle, avant de devenir la « rue de Voltaire » après la Révolution, en hommage au philosophe des Lumières, pour finalement reprendre son appellation d’origine. Pour en revenir à l’époque médiévale, le métier des pargaminiers est placé sous le contrôle des Capitouls, qui leur accordent le droit d’exercer. Les apprentis devaient suivre une formation de trois ans auprès d’un maître, et ce même maître ne devait prendre qu’un seul débutant à la fois. Une règle qui n’aurait pas toujours été respectée… En revanche, le parcheminier pouvait recruter autant de valets qu’il le souhaitait.
Mandement du roi Charles IX aux capitouls. © archives municipales
Un processus de fabrication fastidieux
Le métier demandait beaucoup de dextérité, et ce pendant les différentes étapes de la fabrication. Dans un premier temps, les peaux d’animaux (moutons, chèvres, ou veaux) étaient plongées à plusieurs reprises dans un mélange d’eau et de chaux. L’objectif : décoller les poils. Parfois, ils étaient simplement raclés à l’aide de la paume de la main, d’une spatule en os ou d’un couteau.
Ensuite, place au séchage, pour une durée de 7 à 30 jours. La peau était tendue sur un cadre en bois pour être retravaillée, puis, en guise de touche finale, les parcheminiers apposaient un poinçon ou un sceau. Un gage de qualité. Durant ce processus de fabrication, la hantise du parcheminier était de trouer la peau, un défaut qu’il était interdit de camoufler discrètement avec des collages.
Le déclin de la profession
Dès 1465, les artisans toulousains vendent leur production directement au sein de leur atelier-boutique, car les difficultés économiques semblent de rigueur dans cette deuxième moitié du 15è siècle. En cause : la concurrence venue du Languedoc mais aussi l’avènement de la papeterie. En effet, une grande rivalité va naître entre les parcheminiers et les fabricants de papier. L’apparition de l’imprimerie dans la Ville rose, dès 1476, n’arrangera évidemment pas les choses.
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