Une mobilisation générale pour un réseau plus sûr. Vendredi 23 mai, une opération de contrôle conjointe s’est tenue à la station de métro Borderouge, rassemblant policiers, élus et responsables de Tisséo Voyageurs. Une action emblématique d’une politique mise en œuvre depuis plusieurs mois pour améliorer la sécurité dans les transports publics toulousains.
L’objectif affiché : dissuader la fraude, prévenir les incivilités et rassurer les voyageurs par une présence humaine visible et continue sur le réseau. En toile de fond, un constat partagé :
Aucun Toulousain ne doit renoncer à un déplacement en transports en commun à cause d’un sentiment d’insécurité », affirme Emilion Esnault, Adjoint au Maire de Toulouse chargé de la sécurité.
Des contrôles renforcés et coordonnés
Depuis le lancement du plan départemental de restauration de la sécurité du quotidien en février 2025, près de 200 opérations de contrôle ont été menées conjointement avec les forces de l’ordre. Ces interventions visent à lutter contre la fraude, les incivilités et la petite délinquance.
Le rythme s’est alors intensifié : plus de 60 opérations par mois contre une vingtaine auparavant. Résultat : 168.000 voyageurs contrôlés, plus de 5.170 procès-verbaux dressés pour défaut de titre, 293 verbalisations et deux interpellations pour outrage.
La présence et la coordination entre la police municipale, la police nationale et les agents Tisséo sont des atouts majeurs pour garantir la sécurité des voyageurs », souligne encore Emilion Esnault.
Un réseau humainement et technologiquement surveillé
La stratégie de Tisséo repose sur une combinaison entre présence humaine et moyens technologiques. Environ 2.000 agents œuvrent chaque jour à la sûreté, la médiation, la vérification des titres et l’assistance aux voyageurs. Parmi eux, les agents de sûreté, les médiateurs, les vérificateurs, les agents de prévention ou encore les ambassadeurs information réseau assurent des missions complémentaires, toujours au contact du public.
Cette force humaine est soutenue par une vidéoprotection : plus de 4.000 caméras installées sur l’ensemble du réseau, dans les rames, stations, parkings ou agences. Tisséo indique investir fortement dans cette sécurisation. Ainsi, entre 2023 et 2024, cinq millions d’euros ont été dédiés à la sécurisation des ouvrages du métro et à l’expérimentation de la vidéo embarquée. D’ici 2026, plus de dix millions d’euros supplémentaires devraient être engagés, dont 4,5 millions pour équiper les 116 rames de métro.
Un effet sur la fraude et le sentiment de sécurité
L’intensification des contrôles et la présence dissuasive sur le terrain semblent produire des effets notables. Selon l’enquête fraude menée entre novembre et décembre 2024, le taux global de fraude est passé de 6,5 % à 5,9 %, soit une baisse de 0,6 point. Un résultat présenté comme significatif alors que la fréquentation a augmenté de 6,2 % avec 206 millions de validations en 2024.
Les bus et le tram enregistrent les plus fortes baisses de fraude : respectivement -1,4 et -2,1 points. Pour le tramway, le taux de fraude a même été divisé par deux en cinq ans.
Aujourd’hui, les résultats de l’enquête fraude démontrent l’efficacité de notre plan d’actions et prouvent l’implication des agents présents au quotidien aux côtés des voyageurs », se félicite Serge Jop, Président de Tisséo Voyageurs.
Le dispositif Stop Fraude pour fiabiliser les sanctions
Parallèlement, Tisséo expérimente depuis janvier 2025 le dispositif national « Stop Fraude », qui vise à fiabiliser les adresses des contrevenants pour améliorer le recouvrement des amendes. Cette initiative, coordonnée avec les ministères des Transports et de l’Économie, doit permettre de limiter les fraudes récurrentes.
Elle complète les partenariats anciens avec la Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP), en vigueur depuis 2014. Ces coopérations ont permis d’atteindre un taux de recouvrement de 39 % en 2024 sur près de 30.000 amendes enregistrées.
Une coopération interforces
Selon l’opérateur des transports toulousains, la réussite de cette politique repose aussi sur une coordination permanente entre Tisséo et les forces régaliennes. Les images de vidéoprotection sont transmises en temps réel aux postes de police. Un service spécifique de sécurisation des transports (SISTC) a été créé en 2023 à Toulouse, pour renforcer encore la réponse opérationnelle. Une convention de coopération renforcée entre Tisséo et l’État est d’ailleurs en préparation.
Les efforts engagés doivent perdurer dans le temps et même être renforcés notamment avec nos partenaires », insistent Serge Jop et Thierry Wischnewski, Directeur Général de Tisséo Voyageurs.
Des mesures pour les plus vulnérables
Tisséo entend déployer ses dispositifs au-delà de la répression, notamment via des actions de prévention. Parmi elles de la sensibilisation au harcèlement sexiste, des campagnes de communication, un dispositif de descente à la demande en soirée ou encore la participation au programme « Demandez Angela » dans certaines agences.
Selon l’enquête mobilité menée en juillet 2024 auprès de 1.006 usagers, le sentiment de sécurité serait « très élevé dans la grande majorité des modes de transport ». Il est plus marqué chez les plus de 50 ans et les habitants de Toulouse intra-muros, et dans le Téléo, les bus ainsi que le tram. Mais des écarts demeurent entre hommes et femmes, notamment dans les bus (hors Linéo) et les parkings relais, où respectivement 85 et 71 % des usagères se sentent en sécurité, contre 90 et 88 % des usagers.
Vers un modèle de sécurité intégrée
L’exemple toulousain montre que la sécurité dans les transports ne peut reposer sur un seul levier. Vidéosurveillance, contrôle humain, coopération avec les forces de l’ordre, prévention et innovation technologique doivent composer une réponse intégrée, à la fois répressive et bienveillante.
Le défi reste de taille : lutter efficacement contre les comportements déviants sans altérer la qualité du service. Une ambition résumée par les responsables de Tisséo :
Tous contribuent à la réussite d’un réseau bien tenu ».
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