« Une méthode qui exclut les plus fragilisés ». Lundi 26 mai, la ministre déléguée à l’Autonomie et au Handicap s’est rendue à Toulouse pour engager une réflexion sur les MDPH et simplifier leurs démarches.
Un rendez-vous auquel l’association Handi-Social a refusé de participer. En cause : une annonce tardive « qui ne permet pas à de nombreuses personnes handicapées, dont la mobilité dépend des conditions souvent complexes, de s’organiser pour y participer ».
Pour sa présidente Odile Maurin, « cela reflète, au mieux, une méconnaissance des réalités vécues par les usagers les plus en difficulté, au pire, une stratégie d’exclusion indirecte de celles et ceux pour qui l’accès aux droits est déjà un parcours d’obstacles ».
« Une concertation qui évite les vrais enjeux »
Dans un courrier adressé à Charlotte Parmentier-Lecocq, l’association Handi-Social dénonce une forme de concertation de façade, « où les questions posées sont orientées vers la forme du dossier MDPH au détriment d’une réflexion sur le fond ».
Les 30 minutes d’échange prévues s’apparentent davantage à une opération de communication qu’à une réelle écoute de l’expertise des personnes concernées », déplore sa présidente Odile Maurin.
Créées suite à la loi de 2005 sur l’égalité des droits et des chances des personnes handicapées, les MDPH sont devenues des guichets uniques pour les personnes en situation de handicap et leurs aidants avec pour mission de les accueillir, les informer et les accompagner.
Cependant, ces rouages essentiels de la politique du handicap en France font face à plusieurs défis : une hausse constante des demandes, des délais d’ouverture de droits trop longs, et des disparités de fonctionnement selon les territoires.
En Haute-Garonne, comme partout en France, la MDPH met à disposition des services numériques pour permettre à ses usagers de suivre le parcours de leur demande. Une solution censée être « la plus adaptée pour avoir accès à des réponses claires et rapides ».
Or, de nombreux usagers dénoncent régulièrement des « maltraitances administratives ». En février 2024, le CIAH 31 demandait ainsi le retrait l’outil numérique proposé par la MDPH 31, soulignant que « les personnes handicapées ont besoin du contact humain direct pour être aidées ».
Partant de là, Handi-Social considère qu’« il n’est pas anodin que soit évoqué (dans le cadre du « Tour de France des solutions ») le formulaire alors que se développent des ‘solutions’ basées sur l’IA pour traiter les dossiers MDPH ».
Refusant de cautionner « une méthode qui (les) réduit au rôle de figurants dans une séquence politique déjà écrite », les membres de l’association reste ouverts à une rencontre future, « dans un cadre fondé sur le respect, la transparence et la réelle co-construction ».
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