Fin d’un cycle à Toulouse : le président Damien Comolli a annoncé mercredi avoir démissionné de son poste après cinq années aux commandes du club, marquées par une remontée dans l’élite et une victoire en Coupe de France.
« J’ai démissionné ce jour du poste de président du Toulouse FC avec effet immédiat. C’est sans aucun doute la décision la plus compliquée que j’ai eue à prendre sur un plan professionnel de toute ma carrière, que j’ai mûrie depuis plusieurs mois maintenant », a écrit Comolli, 53 ans, dans un courrier interne que l’AFP a pu consulter.
Le nom de l’ancien directeur sportif de l’AS Saint-Étienne, de Liverpool et du Fenerbahçe, passé aussi par Tottenham en tant que manager général, circule pour rejoindre la Juventus Turin selon la presse.
Nous avons passé cinq années extraordinaires parsemées d’émotions qui ressemblaient plus à des rêves qu’à la réalité quand je repense à la situation de 2020 [lorsque le club avait été relégué en Ligue 2] », a estimé Comolli.
Une Coupe 66 ans après
À l’issue d’une saison alors écourtée en raison de la pandémie de Covid-19, le Téfécé avait terminé à la dernière place de L1 avant d’être vendu par Olivier Sadran au fonds d’investissement américain RedBird Capital Partners, qui en devenait propriétaire à hauteur de 85%. Sadran détient toujours 15 % d’un club cédé pour un peu moins de 11 millions d’euros à l’époque.
Comolli, qui restait sur deux expériences à l’étranger à Liverpool (2010-2012) et à Istanbul au sein du Fenerbahçe (2018-2020), avait alors convaincu le fond américain de lui confier la présidence du TéFécé qui venait de vivre l’une des pires saisons de son histoire.
En cinq ans de présidence le bilan est plutôt flatteur pour Comolli : un titre de champion de L2 dès la deuxième année et, cerise sur le gâteau, une Coupe de France décrochée en 2023 – aux dépens de Nantes en finale (5-1) – 66 ans après un premier titre dans la compétition.
Le modèle de recrutement du club, basé sur la data pour dénicher des joueurs inconnus mais prometteurs, lui a permis de se maintenir dans l’élite où il a terminé à la dixième place cette saison.
Le désormais ex-président toulousain a également redynamisé un club moribond et un Stadium qui sonnait creux pour en faire une des enceintes les mieux remplies et les plus festives de L1. Le natif de Béziers en a profité pour devenir en cinq ans un homme qui compte dans la paysage toulousain.
Une surprise
Ce départ est une surprise bien cachée puisque le 22 mai dernier Comolli avait fixé lors d’une conférence de presse les grandes lignes de la saison à venir, en s’attardant sur le mercato et les ambitions du club à savoir « viser une qualification européenne tous les ans ».
Comolli quitte donc Toulouse moins d’une semaine après avoir officiellement déclaré que le « TFC n’est pas à vendre », réfutant ainsi les différentes « rumeurs » qui accompagnaient le club depuis quelques semaines.
Sa démission, annoncée aux salariés du club mercredi, a été officialisée en fin de journée par le Téfécé dans un communiqué.
Cette décision, motivée par une volonté personnelle d’ouvrir un nouveau chapitre professionnel, intervient à l’issue d’un cycle marqué par des avancées majeures sur les plans sportif et structurel », a salué le club.
Qui va désormais assurer la présidence et mener les négociations lors du mercato à venir ? Comment l’entraîneur Carles Martinez Novell, un proche de Comolli, va-t-il réagir ? « Les actionnaires et la direction du club travaillent activement à définir une nouvelle organisation. Une communication complémentaire viendra préciser ces éléments prochainement », a indiqué le club dans son communiqué.
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