Un travail collaboratif. Présenté le 13 mai dernier, le Livre Blanc « Horizons 2080 » évalue la capacité des constructions actuelles à résister aux conditions climatiques futures, et trace les perspectives d’un urbanisme plus résilient.
Afin d’établir une base d’analyse homogène, un scénario de référence établi par le GIEC a été retenu. Il prévoit une hausse moyenne des températures estivales de +6,8°C par rapport à 2024, et une augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses.
« Nous avons été agréablement surpris »
En pratique, trois analyses de simulation thermique dynamique (STD) ont été menées en utilisant un fichier météorologique correspondant au scénario retenu, sur trois groupes scolaires : Jules-Géraud-Saliège, Émilie-du-Châtelet et Canto-Laouzetto.
Nous avons choisi des groupes scolaires car ils ont le plus important taux d’occupation au m² et y maintenir un confort thermique acceptable est très difficile », explique Marie Unal de Capdenac, présidente de l’AIOc, interrogée par L’Opinion Indépendante.
Concrètement, ces études ont permis d’évaluer les performances des bâtiments selon une approche traditionnelle, caractérisée par un usage important du béton (inertie thermique), et une approche biosourcée, favorisant l’utilisation de matériaux issus de la biomasse.
L’objectif était d’identifier les avantages et inconvénients de ces approches en termes de confort thermique et d’efficacité énergétique, au regard des prévisions météorologiques annoncées pour 2080.
Résultat, les simulations ont révélé qu’un confort thermique acceptable (températures ne dépassant pas 28°C plus de 1,5 % du temps d’occupation) pouvait être maintenu dans les deux cas, sans ajout d’équipements supplémentaires.
Nous avons été agréablement surpris de constater que les bâtiments construits aujourd’hui à Toulouse, avec du béton ou des matériaux comme la paille ou la terre crue, offriront toujours le même confort en 2080″, confie Marie Unal de Capdenac.
Pour certains bâtiments, une simple adaptation technique serait toutefois nécessaire : « l’installation de pompes à chaleur permettrait de produire du rafraîchissement », complète la présidente de l’AIOc.
Malgré une montée en gamme des exigences, le coût par élève resterait maîtrisé, voire optimisé. Une performance qui s’explique par une meilleure mutualisation des surfaces, des économies d’échelle sur les grands groupes scolaires et des outils plus performants.
Les objectifs environnementaux fixés par la Mairie de Toulouse ont permis la réalisation de bâtiments publics performants, tant en matière d’efficacité énergétique que de réduction de leur empreinte carbone », souligne Marie Unal de Capdenac.
Cela résulterait notamment des mesures engagées par la municipalité dans le cadre de son plan « Toulouse + Fraîche » : « En réduisant les îlots de chaleur à proximité des écoles, les cours oasis apportent une réponse concrète au dérèglement climatique », indique la présidente de l’AIOc.
Premier d’une (longue) série, le Livre Blanc « Horizons 2080 » apporte des éléments de réponse préliminaires et vise à alimenter la réflexion collective sur les adaptations nécessaires pour construire des bâtiments « véritablement » résilients face aux défis futurs.
Pour la suite, la mairie de Toulouse et ses partenaires envisagent de s’intéresser aux bâtiments à rénover, en particulier les groupes scolaires du centre-ville, et de proposer des pistes d’actions à opérer sur le logement.
Seul point d’alerte : l’application des règlementations actuelles (qui poussent à garantir que les bâtiments restent chauds l’hiver) à Toulouse, où « protéger les bâtiments de la chaleur est un vrai enjeu de santé publique », affirme Marie Unal de Capdenac.
>> À LIRE AUSSI : Au sud de Toulouse : une classe de CP/CE1 sans maîtresse depuis plusieurs semaines