Un projet toulousain dédié à la lutte contre les virus émergents chez les femmes enceintes décroche un prestigieux financement.
Les flavivirus sont des virus émergents transmis par les insectes. Certains, comme le virus Zika, l’un des plus menaçants, peuvent aussi se transmettre de la mère à l’enfant pendant la grossesse.
Un virus transmis de la mère à l’enfant
Cécile Malnou, professeure à l’Université de Toulouse, au sein de l’Institut toulousain des maladies infectieuses et inflammatoires, coordonne un projet national pour lutter contre ces virus chez les femmes enceintes. Celui-ci vient d’obtenir un financement de l’État de plus d’un million d’euros.
Les maladies infectieuses émergentes (MIE) représentent une menace majeure pour la santé mondiale. Le réchauffement climatique et l’urbanisation sont les deux principaux facteurs contribuant à l’émergence des maladies transmises par des vecteurs, souvent via la piqûre d’un insecte, comme c’est le cas pour les infections dues aux flavivirus, tels que la dengue.
En 2024, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait que les maladies vectorielles représentaient 17 % de l’ensemble des maladies infectieuses.
C’est dans ce contexte que l’État a lancé le programme et équipement prioritaire de recherche (PEPR) MIE. Coordonné par Cécile Malnou, le projet VERTICAL figure parmi les lauréats de l’appel à projets du PEPR MIE 2024.
L’objectif est de comprendre comment les flavivirus transmis par les moustiques, comme le virus Zika, peuvent être transmis de la mère à l’enfant pendant la grossesse. Cette transmission, dite verticale, peut entraîner de graves malformations, telles que la microcéphalie.
Selon Cécile Malnou, « le placenta est un organe clé de la grossesse. Il peut être infecté par ces virus et jouer un rôle dans leur passage vers le fœtus, notamment à travers les vésicules extracellulaires de petites structures assurant la communication entre la mère et l’enfant ».
Un objectif bien particulier
Ce sont précisément ces vésicules, produites par le placenta, qui seront au cœur du projet : elles peuvent en effet soit favoriser, soit limiter la propagation virale.
Ces vésicules extracellulaires sont composées de plusieurs éléments, dont des acides ribonucléiques (ARN) d’origine placentaire ou virale. » Leur rôle est encore mal connu, mais ils pourraient influencer la transmission du virus de la mère à l’enfant « , précise la professeure.
Le projet s’articule autour de quatre axes : l’étude des ARN d’origine placentaire, ceux d’origine virale, leur rôle via leur transport dans les vésicules, et leur impact sur la transmission virale.
L’objectif final est de mieux se préparer aux épidémies futures et de développer des traitements pour empêcher la transmission de ces virus.
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