« Un cimetière à ciel ouvert ». Alors que le massacre se poursuit à Gaza, les députés LFI de Haute-Garonne et les conseillers municipaux de Toulouse demandent à Jean-Luc Moudenc de suspendre l’accord de jumelage entre Toulouse et Tel Aviv.
Après l’attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023 (environ 1.200 morts), l’offensive de Tsahal a fait plus de 53.000 morts, presque entièrement détruit Gaza, et poussé la quasi-totalité de ses deux millions d’habitants à fuir.
Selon l’ONU, 14.000 cas graves de malnutrition aigüe risquent de se produire chez des enfants âgés de 6 mois à 5 ans entre avril 2025 et mars 2026, si l’aide humanitaire ne leur parvient pas et/ou continue de passer au compte-goutte.
Partout, des voix internationales s’élèvent pour dénoncer les actes israéliens et le silence des pays occidentaux. De nombreuses personnalités et collectifs juifs expriment leur désaccord avec les actions du gouvernement israélien, refusant d’être assimilés à ses politiques.
Le 9 avril dernier, Emmanuel Macron avait émis la possibilité d’une reconnaissance de l’État palestinien à la mi-juin, lors d’une conférence au siège des Nations Unies à New York. Un geste perçu par Israël comme une récompense au Hamas.
Mais, à mesure que l’échéance approche, le chef de l’État entretient le flou sur ses réelles intentions. Contacté par BFMTV, l’entourage du président de la République a récemment assuré que sa position n’avait pas changé.
« Ce jumelage vise à renforcer l’amitié entre les peuples »
Pour les députés LFI de Haute-Garonne et les conseillers municipaux de Toulouse, « le jumelage avec Tel Aviv interroge » et « Toulouse se doit d’avoir une position claire et à la hauteur de sa tradition de solidarité internationale ».
Le droit international impose d’agir. C’est pourquoi, nous vous demandons solennellement la suspension du jumelage avec Tel Aviv tant que le gouvernement israélien violera le droit international, le droit de la guerre et la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide », écrivent les élus.
Avant d’ajouter : « Ce geste symbolique a été fait par d’autres villes comme Liège, Barcelone ou encore La Rochelle. Notre ville peut elle aussi participer à la pression internationale pour faire cesser le génocide en cours à Gaza ».
Contacté par La Dépêche du Midi, Jean-Luc Moudenc a indiqué que « ce jumelage ne sera pas remis en question ». Bien qu’il éprouve « une profonde mésestime pour Benyamin Netanyahou, le maire de Toulouse explique que « ce jumelage vise à renforcer l’amitié entre les peuples ».
L’élu souligne que l’accord de coopération entre Toulouse et Ramallah, capitale administrative de l’autorité palestinienne, n’a jamais été interrompu et regrette que LFI instrumentalise « le malheur de Gaza à des fins électoralistes ».
Située en Cisjordanie, au nord de Jérusalem, Ramallah n’est pas jumelée avec Toulouse, mais a signé un accord de coopération avec la Ville rose depuis 2010, portant sur différentes thématiques, notamment sur la question de l’eau.
Dans leur lettre ouverte, les élus LFI demandent également que cette coopération soit renforcée pour venir en aide aux Palestiniens. Jumelée avec Tel Aviv depuis 62 ans, Toulouse avait annoncé en octobre 2023 vouloir élargir cette coopération à la Métropole.
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