Une situation humanitaire « désastreuse ». Dans la nuit du 8 au 9 juin, la coalition de la Flottille de la Liberté, qui a affrété le voilier, a annoncé que l’armée israélienne l’avait « arraisonné ». Parti d’Italie le 1er juin dernier pour « briser le blocus israélien », il transporte 12 activistes.
Après une escale en Égypte, il était arrivé à moins de 57 km de la bande de Gaza en dépit de l’ordre donné par Israël à son armée de l’en empêcher. « Il est prévu que les passagers retournent dans leurs pays », a indiqué le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Tandis que le gouvernement israélien a accusé l’équipage (d’avoir) « essayé de mettre en scène une provocation médiatique dans le seul but de se faire de la publicité », le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une « arrestation illégale ».
Comme le rapporte l’AFP, la coalition Flottille de la Liberté a également fustigé une « violation manifeste des lois internationales », assurant que l’arraisonnement s’est déroulé dans les eaux internationales.
Sur X, les militants avaient affirmé attendre une « interception et une attaque d’Israël à tout moment », et appelé leurs gouvernements à les protéger. Le ministère israélien a aussi montré, des images de l’équipage assis avec les mains en l’air au moment de l’abordage.
Depuis plusieurs mois, Israël fait face à une forte pression internationale pour mettre fin à la guerre à Gaza où la population est quotidiennement bombardée et est menacée de famine du fait des restrictions imposées par Israël sur l’aide humanitaire.
Selon l’ONU, 14.000 cas graves de malnutrition aigüe risquent de se produire chez des enfants âgés de 6 mois à 5 ans entre avril 2025 et mars 2026, si l’aide humanitaire ne leur parvient pas et/ou continue de passer au compte-goutte.
Le 9 avril dernier, Emmanuel Macron avait émis la possibilité d’une reconnaissance de l’État palestinien à la mi-juin, lors d’une conférence au siège des Nations Unies à New York. Un geste perçu par Israël comme une récompense au Hamas.
Mais, à mesure que l’échéance approche, le chef de l’État entretient le flou sur ses réelles intentions. Le 30 mai dernier, il a déclaré que la reconnaissance d’un État palestinien n’est « pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique ».
Le locataire de l’Élysée a aussi affirmé que les Européens devaient « durcir la position collective » contre Israël, « s’il n’y a pas une réponse qui est à la hauteur de la situation humanitaire qui est apportée » dans la bande de Gaza.
« Il est de votre devoir d’intervenir »
Alors que 12 militants (français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais), dont l’activiste suédoise Greta Thunberg et la députée européenne Rima Hassan (LFI) sont en danger, Emmanuel Macron ne s’est toujours pas exprimé sur le sujet.
À l’Assemblée nationale, beaucoup de députés se demandent où sont passés le chef de l’État et le Premier ministre : « Où est le Premier ministre ? Et Emmanuel Macron ? », a écrit le député LFI de Haute-Garonne Hadrien Clouet sur X.
Enjoignant à François Bayrou et Emmanuel Macron d’agir « pour protéger l’équipage du Madleen, Anne Stambach-Terrenoir a rappelé que « six membres sont français, dont une eurodéputée » et que « leur mission humanitaire est notre honneur collectif ».
Partout en France, les Écologistes appellent aussi à se rassembler ce lundi 9 juin, à partir de 18 heures. Pour Marine Tondelier, « tenter d’apporter secours devrait être la règle, pas l’exception ni un motif d’arrestation ».
En déplacement à Nice pour une conférence de l’ONU sur les océans, le président de la République accueille ce jour une soixantaine de chefs d’État et de gouvernements avec notamment des appels à interdire le chalutage de fond ou encore à renforcer la protection des aires marines.
Mise à jour : La France « a demandé de permettre dans les plus brefs délais, le retour en France » des six ressortissants français se trouvant à bord du Madleen, a déclaré l’Élysée, ce lundi 9 juin.
La honte.Le #Madleen a été intercepté illégalement par les autorités israéliennes : son équipage est kidnappé, l’aide humanitaire tant attendue stoppée.Le droit international est bafoué et @EmmanuelMacron n’a rien d’autre à dire ???
➡️ Tous dans la rue ce soir ! pic.twitter.com/tgKj4wsatw
— Anne Stambach-Terrenoir (@Anne_Stambach) June 9, 2025
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