Un coup d’accélérateur pour Montaudran. Ce mercredi 18 juin, une étape symbolique a été franchie pour la ligne C du métro toulousain. La première pierre de la station Aerospace Campus a été posée par les représentants de la Région Occitanie, du Département, de la mairie de Toulouse et de Tisséo. Ce projet, inscrit au cœur du quartier Montaudran et de son futur campus d’innovation, incarne « un secteur d’activité attractif en plein essor », comme souligné par Tisséo.
Située à proximité immédiate d’Airbus Defence & Space et de l’Espace Clément-Ader, la station sera un point névralgique pour les mobilités de demain. Elle entend proposer une connexion fluide entre piétons, cyclistes, bus et métro. À termes, les Toulousains devraient pouvoir rejoindre Colomiers Gare en seulement 32 minutes, et François-Verdier en moins de dix.
Question financement, sur les 100 % du projet, Tisséo assume 86 %, épaulé par l’État (6 %), la Région (4 %), le Département (3 %) et l’Europe (moins de 1 %). © Fabien Ferrer – Pics Prod
Des stations qui s’élèvent
Parmi les particularités de la future ligne C, longue de 27 kilomètres, on trouve une section aérienne de cinq kilomètres entre Montaudran et Labège. Celle-ci comprendra quatre stations : Aerospace Campus, Labège Madron, Diago et Labège Gare.
Ces « hauteurs aériennes » impressionnent par leur dimension (50 mètres de long, 24 de large et 20 et haut), et séduisent par leur conception. Imaginées par le cabinet d’architectes Séquences, elles mêlent élégance et durabilité. Leur structure en bois du Sud-Ouest, leurs vitrages baignant les espaces de lumière naturelle et leurs toitures équipées de panneaux photovoltaïques en font des ouvrages à la fois accueillants et responsables.
Visuel de la future station. © SEQUENCES ARCHITECTURE ET URBANISME / Beview / Tisséo Collectivités
Une attention particulière a également été portée à la conception bioclimatique :
Par rapport à un modèle de station fermée, la station semi-ouverte bioclimatique permet une économie d’énergie de 54 MWh/an », précise Tisséo.
C’est d’ailleurs tout le projet de la ligne C qui entend s’inscrire dans une démarche écologique exigeante, certifiée HQE « infrastructures durables » (une première en France pour un métro). L’approche environnementale se poursuit dans le choix des matériaux, comme « la structure porteuse en bois, les revêtements de certaines façades en brique » ou les isolants « en panneaux de laine de bois/ouate de cellulose ». Une attention est également portée à la qualité de l’air intérieur avec des peintures, colles et vernis à faible impact.
Toulouse à l’heure des chantiers
Le gros œuvre des stations aériennes a démarré début 2025 et se poursuivra jusqu’à la fin de l’année. Le travaux d’aménagement et d’équipements suivront jusqu’en 2027, avant les premiers essais en 2028. Seule exception : la station Labège Madron, qui sera partiellement ouverte dès 2027 pour assurer la connexion avec la ligne B.*
© Fabien Ferrer – Pics Prod
En parallèle, les chantiers souterrains, le creusement des tunnels, l’installation des rails et la construction des autres stations mobilisent des centaines de personnes. Un impact sur l’économie locale présenté comme important par Tisséo :
Depuis le début du projet, ce sont plus de 530 000 heures d’insertion qui ont été réalisées permettant à plus de 728 personnes de bénéficier de ce dispositif . »
L’opérateur toulousain ambitionne les 754.268 heures d’insertion, dont près de 20 % en formation.
Un métro pour changer la donne
À l’image d’Aerospace, les stations du parcours toulousain entendent devenir de véritables hubs interconnectés. L’accent sera mis sur la mobilité douce avec « une continuité piéton-cycle entre la station et la zone d’activité du Palays et le quartier Malpère« , ainsi que des « mobiliers de stationnement vélo » et des quais de bus pensés pour optimiser les correspondances.
Avec plus de 200.000 voyageurs attendus dès sa mise en service, la ligne C pourrait devenir un axe majeur de la mobilité dans l’agglomération. Sa vitesse commerciale de 40 km/h la rendra plus rapide que les voitures en heure de pointe, et sa capacité est pensée pour évoluer avec le temps. Elle desservira alors les grands pôles d’emplois, contribuant à désengorger les axes routiers :
La Ligne C sera une véritable alternative à la voiture », affirme Tisséo.
Carte du réseau de transports toulousains avec la ligne C (en vert). © Tisséo
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