Instauré aux alentours de 830, après la découverte des supposées reliques de Jacques, l’un des douze apôtres du Christ, le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne) atteint son apogée aux XIIe-XIVe siècles. Et il passe par la ville de Toulouse. Voici où… Et son histoire !
Aux origines des chemins de Compostelle
La découverte, à la fin du XIXe siècle, dans les archives de la cathédrale de la cité jacquaire du Codes Calixtinus, ravive l’intérêt autour du culte galicien et des fidèles d’antan. La philologue Jeanne Vieilliard traduit en français en 1938 le 5e livre du manuscrit, le baptisant de façon cavalière « guide ».
Il y fait mention de succinctes indications sur quatre itinéraires pour s’y rendre au départ des sanctuaires de Tours, Vézelay, Le Puy en-Velay et Arles/Saint Gilles. « Ils ont été reconstruits en croisant les récits, le recensement des lieux de dévotion ou les hôpitaux dédiés à Saint-Jacques, les passages, la géographie du réseau routier… Au Moyen-Âge, les pèlerins ne suivaient pas de trajet balisé, ils partaient de chez eux », rappelle Laure Koupaliantz, directrice de l’Agence française des chemins de Compostelle (AFCC).
Reconnaissance internationale
Fondée en 1990 sous l’égide de Marc Censi, Jean Tavernier et Jacques Blanc, présidents des régions Midi-Pyrénées, Aquitaine et Languedoc-Roussillon, l’Association de Coopération Interrégionale « Les chemins de Saint-Jacques de Compostelle » (ACIR Compostelle, renommée sous son appellation actuelle en 2021) concrétise la mise en œuvre d’une action publique pour valoriser et animer les anciens chemins de Saint Jacques de Compostelle labellisés trois ans plus tôt, « Itinéraire Culturel Européen » (ICE) par le Conseil de l’Europe.
Des monuments de Toulouse
En 1998, l’entité jacquaire, témoignage d’une pratique spirituelle dans la civilisation de l’Europe médiévale, est inscrite sur la prestigieuse liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Avec la basilique romane Saint-Sernin et l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques, établissement destiné autrefois à l’hospitalité des pèlerins, la Ville rose présente une synthèse riche de monuments qui constituent le bien » Chemins de Saint Jacques-de-Compostelle en France « . Situés sur la voie d’Arles (Via Tolosana), ils illustrent brillamment la valeur universelle exceptionnelle du bien.
L’animation du réseau
Depuis près de dix ans, l’AFCC anime le réseau des propriétaires et gestionnaires des 71 monuments (cathédrales, églises, abbayes, anciens hôpitaux, ponts) et sept tronçons de sentier du réseau « Chemins de Saint-Jacques-de Compostelle en France », dans le cadre d’une convention signée avec l’État, afin d’assurer les meilleures conditions de conservation, d’accueil et de valorisation, et de favoriser leur rayonnement.
Par ailleurs, elle entretient des relations régulières avec des partenaires européens sur des projets tels que Ruritage, autour de la régénération patrimoniale de zones rurales ou Impactour, centré sur le tourisme culturel durable.
Mathieu Arnal
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