À seulement 21 ans, Léonore Renaut, une étudiante de Toulouse, a traversé une épreuve bouleversante : un lymphome de Hodgkin, une forme de cancer. Aujourd’hui, elle a achevé sa rémission, elle revient sur son parcours, entre diagnostic, traitements et reconstruction. Témoignage.
Le diagnostic : un cancer qui s’est imposé dans sa vie
Léonore Renaut est une jeune étudiante en communication de 21 ans, installée à Toulouse. En mai dernier, son quotidien bascule lorsqu’elle est diagnostiquée d’un lymphome de Hodgkin, un cancer du système lymphatique.
« J’ai remarqué des ganglions dans mon cou qui grossissaient de jour en jour. J’avais aussi un herpès et des sensations de brûlure dans la bouche, c’était insupportable, je ne pouvais ni manger ni boire », raconte-t-elle à Actu Toulouse.
Après plusieurs examens et biopsies, le verdict tombe. « Les médecins m’ont rassurée en me disant que c’est un cancer qui se soigne très bien, surtout chez les jeunes », confie-t-elle.
Le lymphome de Hodgkin est une maladie qui affecte les globules blancs et entraîne un dérèglement du système immunitaire. Il représente environ 10 à 15 % des lymphomes et touche principalement les jeunes adultes. Grâce aux avancées médicales, son taux de guérison est élevé, avec un suivi médical rigoureux après le traitement pour surveiller d’éventuelles rechutes.
L’annonce de la maladie : un choc pour ses proches
L’annonce d’un cancer est une épreuve difficile, non seulement pour le patient, mais aussi pour son entourage. « Pour ma mère, ça a été très dur. Elle sortait elle-même d’un cancer des ovaires, alors elle savait à quel point la maladie peut être violente. Nos deux parcours se sont chevauchés, c’était une période compliquée. »
Sa sœur, avec qui elle entretient une relation fusionnelle, a aussi été bouleversée. « Mon père, le seul homme de la famille, était complètement démuni. Face à la maladie, on se sent tous impuissants. »
Ne pouvant plus vivre seule, Léonore décide de rendre son appartement pour retourner chez ses parents : « Pendant le traitement, c’était impensable d’être seule. »
Vivre avec la maladie : entre résilience et humour
Si le choc de l’annonce a été immense, Léonore a rapidement cherché à garder le moral.
Sur le moment, j’étais dévastée, j’avais un milliard de questions. Mais ma première inquiétude, c’étaient mes cheveux. Je suis coquette, prendre soin de moi est important. Même malade, on peut rester féminine.
Elle a aussi choisi d’adopter une attitude positive. « Bien sûr, c’était compliqué, mais j’essayais de dédramatiser avec l’humour. J’ai toujours pris du recul, avec résilience. »
Partager son expérience pour aider et être aidée
Face à l’incertitude et aux questions, son premier réflexe a été de chercher des témoignages sur internet.
Il existe des associations spécialisées, mais elles me semblaient trop dramatiques, avec des noms comme “Combattre le cancer”. Moi, je voulais juste des témoignages de jeunes qui me ressemblent. Je suis allée voir sur les réseaux sociaux, mais étrangement je n’ai rien trouvé.
Elle décide alors de partager son parcours sur les réseaux sociaux. « En faisant ces vidéos, je m’aidais et j’aidais les autres. J’y trouvais du soutien, et je voulais en donner en retour. »
Si la majorité des retours ont été bienveillants, elle a aussi reçu des critiques. « Certaines personnes ne comprenaient pas pourquoi je partageais tout ça, d’autres me conseillaient des traitements alternatifs, comme les pissenlits ou la médecine douce… Ils pouvaient être très insistants. Mais bon, ces gens-là ne savaient pas que j’avais déjà exploré ces options avant la chimiothérapie, et ça n’a pas été concluant, c’était même pire parfois. »
Malgré ces quelques commentaires négatifs, elle garde un souvenir positif de cette expérience : « J’ai reçu des messages de jeunes de 13 ans atteints de la même maladie. Ces échanges m’ont permis de tenir et de faire de belles rencontres. »
@leonore.rnt Voila mon petti vlog, en une minute c’est dur de tout résumer 😅 J’ai gardé le sourire la plupart du temps, je suis super fière de moi ! 🥹💖🎗️ #lymphoma #cancer #tiktok #chimiothérapie #hodgkinslymphoma #oncopole #toulouse
Le traitement : une épreuve physique et mentale
Léonore a été prise en charge par l’Oncopole de Toulouse. « Les médecins et infirmiers étaient géniaux, bienveillants et à l’écoute. »
Son protocole a duré six mois, avec huit séances de chimiothérapie. « Dès la quatrième, on voyait déjà une belle évolution sur les scanners. » Quelques jours après son dernier examen, son infirmière référente l’appelle : « Il n’y avait plus rien du tout, tout était comme avant. C’était un moment fort, une délivrance. »
Elle avoue avoir mieux supporté le traitement qu’elle ne l’aurait cru : « Je pensais que mon corps n’allait pas tenir, mais il a été plus résistant que je l’imaginais. Bien sûr, la chimio attaque tout : je dormais 10 heures par jour et restais clouée au lit pendant trois jours après chaque séance. »
Une épreuve qui change la vision de la vie
Aujourd’hui, Léonore est en rémission totale depuis janvier 2025, même si elle reste suivie pendant cinq ans avec des examens réguliers. Cette expérience l’a profondément transformée. « J’ai pris en maturité en très peu de temps. Deux jours après mon diagnostic, ma sœur m’a dit que j’avais déjà changé. »
Elle a appris à relativiser et à profiter de chaque instant. « Avant, je me prenais la tête pour des choses futiles. Maintenant, je veux juste vivre à fond. Quand on passe des jours clouée au lit avec des nausées, on réalise à quel point la santé est précieuse. »
En septembre, elle reprendra ses études en communication et recherche une alternance. « Évidemment, la peur de la rechute est là, mais les beaux jours arrivent et je veux vivre chaque jour comme si c’était le dernier. »
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